Être dirigeant d’entreprise n’empêche pas de tomber malade ou d’avoir un accident. Une maladie provoque un long arrêt de travail : qui pourra faire face aux charges de l’entreprise qui doit continuer à tourner ? Un accident entraîne une invalidité permanente : quelle rémunération pourra alors se verser le dirigeant qui ne travaille plus ? Un décès : sur quelles ressources pourra compter la famille du chef d’entreprise ? C’est pourquoi, pour protéger son patrimoine et sa famille, l’entrepreneur doit être assuré personnellement.
Être personnellement assuré pour anticiper les problèmes
Sans être fataliste, il s’agit d’anticiper les risques. « Autant les dirigeants sont sensibles au sujet de la retraite, autant la prévoyance reste encore éludée », affirme Olivier Sanchez, directeur du pôle prévoyance, expert-comptable associé au cabinet Yzico de Langres (Haute-Marne), membre de France Défi. Pourtant, il faut savoir se positionner mentalement et s’interroger “que peut-il m’arriver ?” ». La survie de l’entreprise est en jeu, mais aussi le patrimoine privé du dirigeant et la protection de ses proches.
Des produits d’assurance variés
En cas de perte d’autonomie, les prestations versées par les régimes obligatoires ne seront souvent pas suffisantes pour permettre au chef d’entreprise de continuer à couvrir ses charges. Outre la complémentaire santé, il est vivement recommandé de souscrire un contrat de prévoyance pour couvrir le décès, l’invalidité ou l’incapacité temporaire de travail. Dans ce domaine, les prestataires d’assurance rivalisent de produits prenant en compte toutes les situations possibles : rente en cas de dépendance, couverture des frais fixes de l’entreprise, indemnités journalières en cas d’arrêt de travail, capital en cas de décès, rente pour le conjoint ou l’éducation de ses enfants… Être assuré permet au dirigeant de « combler » le manque à gagner et de maintenir un certain niveau de vie en cas de coup dur. À lui d’étudier de près les clauses du contrat pour choisir la protection qui lui convient le mieux.
Choisir sa protection
Dans la plupart des cas, le dirigeant peut créer un contrat d’assurance à la carte en fonction de ses besoins et de ses attentes. « Pour choisir entre différents prestataires, le dirigeant doit mener un gros travail sur sa situation personnelle, sur son mode de vie, ses besoins financiers. Mais surtout, le contrat retenu doit être souple, pour s’adapter à l’évolution de la vie. Si le dirigeant souscrit un contrat en tant que célibataire, son besoin de protection ne sera plus le même le jour où il se mariera ou aura des enfants. Il doit donc pouvoir le modifier facilement », développe Olivier Sanchez.
Autre aspect à prendre en compte pour les dirigeants non salariés : la possibilité de souscrire un contrat dit « Madelin ». Ce dernier permet, sous certaines conditions, de déduire les cotisations versées du revenu imposable de l’entrepreneur.
NOTRE CONSEIL : penser aussi à l’entreprise, la garantie « homme clé »
« Avec un contrat prévoyance, un dirigeant envisage la prise en charge de sa vie privée. Mais il ne doit pas non plus oublier de protéger son entreprise », alerte Olivier Sanchez. En effet, certains dirigeants sont les piliers de leur entreprise. Leur présence est nécessaire au bon fonctionnement de l’ensemble. Aussi, pour pallier une absence trop longue, mieux vaut compléter son contrat avec une assurance homme-clé. Cette dernière consiste à établir le montant d’un capital ou d’indemnités, en cas de décès, d’invalidité ou d’incapacité temporaire de travail du chef d’entreprise. Immédiatement après l’événement, l’assureur débloque un capital (calculé au moment de la mise en place du contrat) qui permet à l’entreprise de continuer à tourner le temps de trouver un remplaçant ou une solution de continuité.