Concilier les études avec un projet d’entreprise, c’est possible. À condition d’être bien entouré. Qui contacter ? Tour d’horizon des portes à pousser quand on est étudiant et entrepreneur.
La crise sanitaire n’a visiblement pas entamé l’appétit d’entreprendre des étudiants. Selon la 7ème édition du baromètre CIC – Moovjee dédié au sujet, 42% des étudiants et lycéens professionnels sondés envisagent un jour de créer ou de reprendre une entreprise, dont 23% au cours de leurs études ou à leur toute fin (+3% par rapport à 2020). S’il n’y a pas d’âge pour se lancer, « il est important pour un étudiant ou un jeune diplômé de se faire épauler, au moins au cours de la phase d’amorçage de son projet, conseille Jean Bazin, expert-comptable au sein du cabinet Colibri Expertise et Conseils, membre du groupement France Défi. Les réseaux foisonnent, l’important est de ne jamais rester seul.»
Pépite, un accompagnement pour les étudiants-entrepreneurs
Depuis 2014, les étudiants et jeunes diplômés bénéficient d’un statut spécifique : le statut national d’étudiant-entrepreneur (SNEE). Il s’adresse aux étudiants, prioritairement aux moins de 28 ans, titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme équivalent. Son avantage ? Il permet de continuer à bénéficier du statut social étudiant tout en ayant un soutien pour mener son projet au sein de l’un des 33 Pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (Pépite) répartis sur le territoire.
Ce dispositif associe établissements d’enseignement supérieur, acteurs économiques et réseaux associatifs.
L’objectif est d’offrir un double accompagnement : par un enseignant-tuteur et par un entrepreneur. C’est une aide précieuse dans la construction du projet, l’étude de la faisabilité, la pertinence du modèle économique…
Pour prétendre au statut, un dossier est à déposer auprès du Pépite dont dépend l’établissement d’enseignement supérieur avant une audition par un comité ad hoc. En 2019, 4 600 étudiants l’ont ainsi obtenu en parallèle de leur formation.
Le statut Jeune entreprise universitaire pour les étudiants chercheurs
Moins courant, le statut Jeune entreprise universitaire (JEU) s’adresse plus spécifiquement aux étudiants-chercheurs. Il permet aux entreprises naissantes de passer les premières années décisives de développement en bénéficiant d’exonérations sociales et d’allègements fiscaux. « Certaines conditions s’appliquent. L’étudiant doit notamment détenir 10% de l’entreprise, qui doit être une PME de moins de huit ans et avoir un lien avec l’établissement d’enseignement », précise l’expert-comptable.
Etudiant et entrepreneur : ne pas négliger les acteurs « traditionnels »
Parallèlement, des acteurs plus « traditionnels » ne doivent pas être négligés. « Il ne faut pas hésiter à se renseigner auprès des régions et des chambres de commerce et d’industrie de son territoire », précise Jean Bazin. Le réseau France Initiative ou l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) proposent également des accompagnements spécifiques et gratuits (formation « Je deviens entrepreneur » de l’Adie par exemple), l’accès à certains financements et à des concours pour jeunes entrepreneurs entre 18 et 30 ans (Petit Poucet, Graine de Boss, 100 jours pour entreprendre, Prix Moojvee).
Se tourner vers les réseaux associatifs
Il est possible pour un étudiant motivé de se tourner vers des associations de chefs d’entreprise, à l’instar d’Egee ou le réseau Entreprendre. Leurs membres —dirigeants et cadres en activité ou à la retraite – mettent bénévolement leur expérience au service des jeunes créateurs. Dans la même veine, l’association Moovjee, référence dans le domaine, mise sur le mentorat pour pérenniser la création d’entreprise chez les moins de 30 ans. « Avoir une relation privilégiée avec un professionnel de son secteur et pouvoir échanger avec lui est une excellente porte d’entrée sur l’entrepreneuriat pour un jeune », note Jean Bazin.
Etudiant et entrepreneur : des rendez-vous personnalisés avec un expert-comptable
Pousser la porte d’un cabinet d’expertise comptable est aussi un bon moyen de se mettre sur les rails. Technique, réglementaire ou fiscale, l’expertise d’un professionnel du chiffre est en effet complète. Si cela représente généralement un coût financier, l’Ordre des experts-comptables relance son dispositif Business story : « Il consiste en un accompagnement du porteur de projet avec notamment trois rendez-vous personnalisés et gratuits avec un expert-comptable volontaire, présente Jean Bazin, qui fait partie de l’opération. Choix de la forme juridique, business plan, financements… on étudie ensemble le projet d’entreprise pour permettre au porteur de projet de le mettre en bonne marche. » Pour bénéficier du dispositif, rien de plus simple : il suffit d’identifier un des professionnels volontaires de son territoire avant de prendre contact avec lui.