Le constat est préoccupant. Le cerveau est en surchauffe, surstimulé, stressé… La raison ? L’irrésistible chant des sirènes de la boîte mail. Chaque nouveau message l’interpelle, l’interrompt dans son processus initial. Et après une notification, même sans en avoir lu le contenu, il lui faut en moyenne 64 secondes pour retrouver le fil de ses idées.
Faites le calcul : combien de mails recevez-vous quotidiennement ? Et donc combien de minutes perdez-vous à essayer de retrouver le fil de votre pensée ?
L’auto-harcèlement, à qui s’en prendre ?
Cela relève à proprement parler du harcèlement : « Un enchaînement d’agissements hostiles à répétition visant à affaiblir psychologiquement l’individu qui en est la victime ». Ray Tomlinson, l’ingénieur américain qui inventa l’e-mail en 1971 n’est certainement pas à blâmer. Mais alors qui ? Eh bien, le cerveau lui-même. Pourquoi vérifier sa boite si régulièrement ? Qui impose de répondre dans les minutes suivant la réception d’un message ? Pourquoi consulter son smartphone à toute heure (connaissant les dégâts sur la vie privée, la vision, la digestion…).
Si, en moyenne, un tiers de la journée éveillée est consacrée aux mails (selon la dernière étude Adobe), une énergie considérable est déployée par le cerveau pour parvenir à aller au bout d’une réflexion, pour prendre une décision, pour créer… À en croire un autre géant du numérique, Microsoft, la capacité de concentration de l’homme aurait chuté de manière considérable. De douze secondes en 2000, la capacité d’attention avant d’être distrait s’est réduite à seulement huit secondes.
De l’auto-harcèlement à l’auto-discipline
À toute chose malheur est bon… L’autodiscipline permettra de prendre une belle longueur d’avance sur ses pairs en retrouvant performance et créativité. Alors, quittez votre logiciel mail pour ne le consulter que trois fois par jour aux heures que vous aurez choisies, supprimez alertes et notifications de votre smartphone, écoutez de la musique, respirez et… faites confiance à votre cerveau.