60 000 sociétés changent de main chaque année en France. Pour les repreneurs, un début réussi sera impératif pour garantir la pérennité de la société. Pour cela, voici cinq règles à suivre pour une reprise d’entreprise.
Reprise d’entreprise : préparer ses premiers pas… avec le cédant
Chaque année, 60 000 entreprises sont cédées et reprises en France. Parole d’expert, pour que cela fonctionne, la première règle demeure, si possible, d’envisager une transition avec le vendeur. « Je le recommande systématiquement, explique Hervé Mabileau, associé et expert-comptable chez Abaq Conseil, membre du groupement France Défi. On convient en général d’un accompagnement de trois mois. À cela peut s’ajouter une clause supplémentaire au-delà de cette période. Si jamais d’autres besoins subsistent, on peut proposer des vacations ponctuelles à l’ancien dirigeant, rémunérées à la journée. »
Anticiper un vide
L’enjeu, évidemment, est de déployer une stratégie de développement. Mais entre ses prévisions et la réalité, il faudra souvent souvent tenir compte d’un vide laissé par l’ancien dirigeant. « Une période de transition permet de voir ce qui va manquer lorsque le dirigeant va partir, poursuit notre expert. En effet, il était souvent le meilleur VRP de l’entreprise, doublé parfois d’un rôle de directeur financier, de responsable des ressources humaines… »
À charge pour le repreneur, face à sa nouvelle équipe, d’aborder cette aventure avec enthousiasme et humilité. « Il faut aussi se connaître un peu pour imaginer comment se positionner dans l’organisation, avec ses qualités et ses défauts, et voir sur qui l’on va pouvoir s’appuyer. »
Reprise d’entreprise : se présenter aux collaborateurs
Quoi qu’il arrive, cette aventure ne s’aborde pas seul. En 2020, 68% des entreprises reprises affichaient des effectifs inférieurs à 10 salariés, et seulement 7% plus de 50 collaborateurs, selon le « Panorama des cessions et reprises d’entreprises » publié par la CCI de Lyon Métropole. Dans la grande majorité des cas, avec de petites équipes, la réussite repose sur certaines compétences-clé qu’il faut sécuriser.
Il faut prévoir un entretien individuel avec tous les salariés pour voir comment chacun se projette à un an, deux ans ou cinq ans dans l’entreprise.
Revoir son organigramme en douceur
Durant ces entretiens, écoute, transparence et sincérité seront de mise. Pas de fausses promesses pour poser les bases saines d’une future collaboration. Le nouveau dirigeant peut aussi se laisser surprendre. « Vous pouvez découvrir des salariés un peu étouffés qui vont retrouver un regain de motivation si vous savez les écouter. Il y a de beaux profils « endormis » dans chaque entreprise. »
De même, le repreneur peut envisager de nouvelles stratégies, comme intégrer un associé minoritaire. « Associer un ancien bras droit de son prédécesseur, par exemple, c’est aussi se laisser la possibilité de co-diriger pour mieux réussir. »
Prévenir la solitude du dirigeant
Un dernier enjeu, durant ses débuts, sera surtout de ne pas s’isoler et d’oser demander conseil en cas de souci. « Les repreneurs sont souvent accompagnés par des CRA (Centres de repreneurs d’affaires), qui permettent de débriefer régulièrement, ajoute Hervé Mabileau. Il y a aussi des groupements locaux qui proposent des groupes d’aide à la décision où des dirigeants aident un de leurs pairs. » Enfin, rien de tel qu’un groupe de personnes de confiance d’horizons variés autour de soi. « On peut aussi se recréer son propre CODIR (Comité de direction) avec un proche collaborateur, un conjoint et son expert–comptable par exemple. »