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Santé mentale : former des référents pour (ré)agir

Publié le lundi 2 décembre 2024 à 15h37
Par Jessica Berthereau, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Ressources humaines Formation Santé mentale : former des référents pour (ré)agir

Former des salariés aux premiers secours en santé mentale permet aux entreprises de disposer de référents capables d’accompagner les collaborateurs en difficulté psychique.

En France, la santé mentale des salariés est préoccupante : 42 % d’entre eux se disent en détresse psychologique modérée ou élevée, selon les données du dernier baromètre du cabinet Empreinte humaine. Parmi ces salariés en difficulté, huit sur dix estiment que leur état est partiellement ou totalement lié à leur environnement de travail. Face à la montée des risques psychosociaux, les entreprises ne peuvent rester inactives. Elles ont d’ailleurs une obligation légale de prendre des mesures pour protéger la santé physique et mentale de leurs employés, notamment en mettant en place des actions de prévention.

« Un outil opérationnel »

Parmi ces actions, il existe la possibilité de former certains de ses salariés aux premiers secours en santé mentale. Une formation, créée en Australie au début des années 2000, est proposée en France depuis cinq ans par l’association Premiers secours en santé mentale France (PSSM France). Cette dernière accrédite des formateurs qui interviennent sur l’ensemble du territoire (plus de 1 700 étaient actifs au 1er novembre 2024). « Dans le cadre de leur politique RSE, de plus en plus d’entreprises de toute taille se tournent vers les premiers secours en santé mentale comme un outil opérationnel concrétisant leur engagement », rapporte Muriel Vidalenc, présidente de PSSM France.

 

Sur la base du volontariat

En contactant un formateur accrédité, une entreprise peut organiser une formation pour les salariés intéressés. Cela lui permet de disposer en interne de référents sensibilisés aux problématiques de santé mentale, capables d’intervenir auprès de collaborateurs en difficulté psychique. « La seule condition est de respecter le volontariat, précise Muriel Vidalenc. Ce n’est pas une formation que l’on peut imposer. » En effet, les thèmes abordés, souvent sensibles, peuvent être éprouvants pour des participants qui n’auraient pas choisi d’être là.

Soutien et intervention

D’une durée de deux jours, la formation PSSM couvre les principales pathologies psychiques : troubles anxieux, dépressifs, bipolaires ou liés à l’usage de substances, schizophrénie. Si le secouriste n’a pas vocation à poser un diagnostic, il doit néanmoins être en mesure de repérer les signes et symptômes de ces pathologies pour agir efficacement. Son rôle se décline en deux axes : apporter un soutien à une personne en détresse pour l’encourager à consulter des professionnels adéquats et intervenir en cas de crise, comme une crise de panique ou un épisode psychotique.

Déjà 7 millions dans le monde

Le coût de la formation aux premiers secours en santé mentale s’élève généralement à 250 euros par personne, bien que les formateurs soient libres d’ajuster leurs tarifs. Elle est finançable, sous certaines conditions, dans le cadre de la formation professionnelle par des opérateurs de compétences (Opco) et peut être intégrée au plan de développement des compétences réalisé par l’employeur, précise PSSM France. Au 1er novembre 2024, environ 7 millions de personnes avaient suivi cette formation dans le monde, dont plus de 154 000 en France.