Les millennials, ces jeunes salariés de moins de 30 ans travaillent avec leurs aînés mais ne « fonctionnent » pas toujours pareil. Autant essayer de les comprendre pour mieux les booster.
Les millenials, une génération « ni perdue, ni ingrate » pour le cabinet Deloitte. Sa dernière « Millennial Survey », son étude annuelle consacrée aux collaborateurs de moins de 30 ans, tranche avec certains clichés. Ainsi, 31 % des sondés envisagent de rester plus de 5 ans dans leur entreprise, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente.
Les millennials ne sont pas moins impliqués
« Contrairement à une idée reçue, les millennials ne sont pas forcément plus individualistes ni moins impliqués dans dans leur travail que les autres ! », commente Julien Pouget, associé au cabinet Yuman. Ce spécialiste en management intergénérationnel distingue globalement les « baby-boomers » qui n’ont pas connu le numérique en grandissant, la génération « X » qui s’y est formée et les « Y » et « Z », appelée aussi les « millennials », qui n’a connu que cela.
Conjoncture oblige, les plus jeunes, réputés plus agiles, sont cependant davantage dans des logiques d’expérience que de carrière. Ils apprécient leur autonomie et recherchent avant tout des expériences qui ont du sens. Il faudra en tenir compte dans le management au quotidien
Savoir parler aux millennials
Cédric Jourdan en convient : il faut savoir parler aux millennials pour booster leur motivation. Responsable de projets chez Groupama et lui-même issu de cette tranche d’âge, il intervient justement régulièrement sur ces sujets. « C’est une génération agile et apprenante qui a besoin de gagner plus que de l’argent, résume-t-il. J’ai autour de moi des tas d’exemples de jeunes ayant quitté des postes confortables à cause d’un management inadapté ou de l’inertie de grands groupes. J’en vois beaucoup qui préfèrent même gagner moins d’argent si ils peuvent trouver davantage de sens, d’autonomie ou de plaisir ailleurs. »
Miser sur l’autonomie
Pour les retenir et booster leur motivation, Julien Pouget insiste sur l’intérêt et le plaisir au travail. « Il suffit parfois de communiquer avec un peu plus de transparence sur les objectifs à atteindre, de féliciter, de varier les challenges et de donner un peu plus d’autonomie aux collaborateurs pour tout changer. » Si l’on en croit une récente enquête de la Cegos (Commission d’étude générale d’organisation scientifique) sur « Les jeunes et le travail », 90 % des 20-30 ans présentent la famille comme leur priorité dans la vie, suivie par les amis, cités par 55 % des sondés. Si le travail, cité dans 50 % des cas, n’arrive qu’en troisième position, il n’en reste pas moins un levier important pour s’épanouir. « La quête de sens et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle sont des facteurs essentiels au quotidien », résume Cédric Jourdan. Cet expert sensibilise d’autant plus les managers qu’il voit de plus en plus ces exigences gagner ses aînés. « Dans un monde qui change, les millennials sont les premiers à revendiquer cela. Mais ils commencent à embarquer toutes les générations avec eux… »