On ne naît pas manageur : on le devient. Et il faut souvent du temps pour trouver la bonne posture mais aussi pour ne pas rester figé. Petits conseils pour évoluer quand il le faut…
Regarder autour de soi. Philippe Guermeur en est bien conscient : les temps changent. Et le constat vaut autant pour la posture des manageurs que pour les attentes des collaborateurs. « Je n’ai plus du tout aujourd’hui la même posture qu’à mes débuts, témoigne le président du cabinet Gadras et associés, également président du groupement France Défi. L’expérience joue. On voit bien, autour de soi, que l’heure n’est plus aux manageurs très directifs ou paternalistes que l’on a pu connaître. » De façon naturelle et pragmatique, lui même a adopté un modèle participatif plébiscité par le plus jeunes. « Il y a déjà, chez le manageur, une posture qui évolue au fil de l’eau et s’installe normalement, si l’on garde l’esprit ouvert, avec l’expérience. »
Coaching, formation, séminaires
Ne pas hésiter à se faire aider. Malgré tout, le regard extérieur d’un professionnel peut également s’avérer utile. « Quand je reçois des manageurs, je leur demande souvent de se « projeter » et je les aide à définir le style qu’ils voudraient mettre en place, explique Véronique Julienne, coach en management. On part d’ailleurs souvent, avec le client, de qualités observées chez des manageurs inspirants. » A charge ensuite, pour le consultant de donner certaines clés nécessaires. « Il est possible de développer son intelligence émotionnelle en travaillant par exemple sur son expression, ses mécanismes de prise de décision ou encore sa gestion du stress. » Cette aide peut prendre la forme d’un coaching personnalisé, de formations ou de séminaires ponctuels sur différents sujets.
Un manageur apprend de ses erreurs
Apprendre de ses erreurs. Pour être passée par là – et avoir évolué, elle aussi, dans sa posture – Majdouline Cherifi-El Ghazouani confirme. « Normalement, un manageur a déjà les compétences techniques nécessaires, explique cette cadre, fondatrice de la société Kop Fit. Pour le reste, il commettra forcément des erreurs. » Pour améliorer sa posture, cette cadre confie qu’elle s’est déjà filmée par exemple. « Il m’est arrivé de répéter une intervention en public pour améliorer la clarté de mon propos et travailler sur mon charisme et ma crédibilité. » Elle a aussi appris, comme beaucoup, de ses erreurs. « A une époque, je travaillais davantage seule dans mon coin. J’ai compris que j’avais tort. Aujourd’hui, j’ai une approche beaucoup plus inclusive et participative. »
Le management: un exercice d’endurance
Réviser… tous les jours. Au final, Philippe Guermeur voit un peu le management comme un exercice d’endurance où personne ne peut camper sur ses acquis. « Si je me nourris de ma propre expérience sur le terrain, je m’inspire volontiers de celle des autres en échangeant avec mes confrères de France Défi, ajoute-t-il. Je lis aussi des livres. J’ai apprécié par exemple la réflexion de Claude Onesta, l’entraîneur de l’équipe de France masculine de handball, qui explique de façon passionnante comment il construit son collectif. Ce sont des sujets qui nécessitent une certaine humilité car on gère de l’humain et, sur ces sujets, on n’a jamais fini d’apprendre… »