Rendre son entreprise plus agile permet de s’adapter rapidement aux changements inattendus. Quelles sont les principales approches pour y parvenir ?
1. Comprendre ce dont on parle pour rendre son entreprise plus agile
Puisqu’il faut d’abord se risquer à une définition, Jérôme Barrand veut bien s’y coller. « Je définirais l’agilité comme une facilité d’adaptation, mais aussi une capacité à faire ce qu’on a à faire davantage en connexion et en lien avec son contexte et avec les autres », explique le fondateur du cabinet agil’OA. Également auteur de la troisième édition du guide Le manager agile (ed. Dunod), il évoque, avant tout, une dimension comportementale.
Ce n’est pas une question de taille d’entreprise, mais surtout de posture
2. Choisir un point de départ
Contrairement à certaines idées reçues, il ne s’agit pas de faire la révolution. De même, le changement ne partira pas forcément d’en haut. « Cela peut émaner de la direction comme de la base, insiste notre expert. C’est idéal si cela vient de la direction, de façon participative, sans que la démarche soit autoritaire. Mais la proposition peut aussi naître d’un individu ou d’une équipe qui voudrait tester une approche un peu originale avant de l’essaimer dans le reste de l’entreprise. »
3. Montrer la voie pour rendre son entreprise plus agile
Seul impératif : donner du sens. « Pour moi, le sens, c’est la signification, précise Jérôme Barrand. Si vous ne comprenez pas pourquoi vous faites certaines choses, vous aurez du mal à les mettre en place. »
Mais ce n’est pas la seule disposition importante. « Il y a une deuxième dimension, organisationnelle et méthodologique, qui peut passer par des cycles plus courts. Enfin, il y a une nouvelle approche managériale essentielle qui consiste à mettre en place davantage des feed-back réguliers qui ne seront pas pris comme des critiques, mais des pistes de progrès. »
4. Diminuer le nombre de process
Un autre malentendu consiste à imaginer l’entreprise agile comme forcément plus horizontale. « L’agilité est possible dans une grande entreprise très verticalisée. » La seule condition, alors, sera de faire fondre certaines étapes superficielles. « L’agilité n’est pas quelque chose qui va venir en substitution du monde existant : on va juste essayer de diminuer le nombre de process et de procédures, pour essayer de “ libérer ” un peu le système. » Notre expert ne milite d’ailleurs pas pour supprimer complètement ce qui existe. « Il n’y a pas de liberté sans cadre. Néanmoins, il s’agira de définir des périmètres d’autonomie où certains collaborateurs pourront faire comme ils veulent. »
5. Se concentrer sur le chemin plus que sur le résultat
Au final, notre spécialiste en est persuadé : l’agilité vient surtout enrichir ce qui existe. Pour y parvenir, il suggère de s’initier à ses principes par certaines lectures. Ensuite, idéalement, toute entreprise peut faire appel à un cabinet de conseil. « L’enjeu est important, car il s’agit de réconcilier bien-être et performance. » Il suggère aussi de ne pas hésiter à y aller à petits pas et accorder à ses collaborateurs des temps de recul et de réflexion pour proposer certains ajustements. « Il faut alors se dire que le chemin compte plus que le résultat, insiste Jérôme Barrand. C’est-à-dire que si on travaille bien ensemble, avec ses collaborateurs, ses client et fournisseurs. Avec beaucoup de respect et d’écoute, on ne peut pas échouer… »