En principe organisé tous les deux ans, l’entretien professionnel sert à la fois à dresser un bilan et à ouvrir des perspectives. Il requiert préparation et rigueur.
Ce n’est pas tout à fait un échange comme les autres. Selon l’article L6315-1 du Code du travail, l’entretien professionnel doit, en principe, se dérouler tous les deux ans. Il doit également être programmé à la suite de congés importants (maternité ou d’adoption, parental d’éducation, de soutien familial, sabbatique) ou d’un arrêt pour longue maladie. « C’est un entretien qui est complet et parfois complexe, concède Julie Dekeirel, responsable du service Social et RH au cabinet CTN France. Et, pour qu’il soit utile aux deux parties, il doit être un minimum préparé… »
Entretien professionnel : se replonger dans le parcours du salarié
Première étape : réviser avant la rencontre. « La première démarche de l’employeur consiste à reprendre connaissance du parcours professionnel du salarié, recommande notre experte. Il faut examiner l’évolution éventuelle entre son poste actuel et son poste d’entrée. Il faut aussi prendre connaissance des formations effectuées. L’employeur peut relire son compte rendu de l’année précédente ou s’entretenir avec un N+1 pour établir un état des lieux de ses compétences et de son évolution en interne. Mais aussi, par exemple, pour avoir des pistes de formation à proposer. »
Quand arrive le jour J, l’entretien dure en moyenne une demi-heure.
L’employeur doit être complètement à l’écoute. Même s’il n’y a pas spécialement de problème à signaler, c’est l’occasion d’un échange sincère sur les désirs ou les projets du collaborateur. L’employeur est aussi tenu d’exposer régulièrement les dispositifs de formation possibles, comme la VAE ou le CPF
Faire un état des lieux
Quant au déroulé de l’échange, il peut commencer par l’état des lieux et le bilan des deux années écoulées, en valorisant le chemin accompli. « Je suggère un échange en trois temps. Après cette présentation, l’employeur peut redonner la parole à son salarié avec une question ouverte, afin de lui demander comment il voit les choses. » La troisième partie de l’échange dépendra alors des propos du collaborateur. « S’il n’a pas de désir particulier à formuler en termes d’évolution, cela peut être l’occasion de suggérer quelques pistes. Néanmoins, il n’est pas rare qu’il formule un désir, voire une demande d’augmentation. »
Savoir conclure
Reste alors à clore l’entretien. « Si le salarié a formulé une demande dont on connaît déjà la réponse, il faut lui répondre clairement », ajoute notre spécialiste. Rien de pire, en effet, qu’un vague : « On s’en reparle » ou « On verra » face à une demande de formation ou d’augmentation. « C’est pourquoi il faut être préparé et en forme. Il faut pouvoir dire non à une requête et argumenter, soit parce que l’entreprise ne peut pas, du moins pas pour l’instant, soit parce que le collaborateur doit encore acquérir telle ou telle compétence. » Autrement dit, la discussion doit toujours rester ouverte à de nouvelles perspectives et échéances.