Le bonheur au travail : vaste question ou projet de société concret ? Conscients que la productivité au travail va de pair avec un certain épanouissement personnel, de plus en plus de managers s’engagent.
Nous ne lui avons pas donné quatre heures pour disserter. Pas besoin: Joël Fraisse réfléchit régulièrement à cette question. « Pour moi, le bonheur au travail émane de l’équilibre que l’on arrive à trouver entre les obligations de son métier et un certain confort de travail et de vie », témoigne cet expert-comptable et commissaire aux comptes du cabinet Sofidec, membre du groupement France Défi. Ce manageur essaie de rester à l’écoute des besoins de ses vingt-sept collaborateurs. « Cet équilibre passe par des mesures très simples. Nous avons mis en place des possibilités de télétravail sans jour fixe pour les dossiers qui ne nécessitent pas de présence au bureau et nous sommes flexibles sur les horaires si un salarié a un rendez-vous médical en journée par exemple. » Mais cette souplesse ne va pas sans quelques conditions. « Il faut juste que le travail soit fait et que l’intérêt du client ne soit à aucun moment négligé. Car au final, je pense qu’il ne peut pas y avoir de bonheur au travail sans sens du travail accompli. »
Le bonheur au travail: à chacun sa recette
A chacun ses méthodes et ses recettes, souvent complémentaires. A Paris, Geoffroy de Becdelièvre, fondateur de l’agence de voyage Marco Vasco, a carrément créé un poste de « happiness manager » dédié au bien être de ses collaborateurs. « Parce que nous demandons beaucoup à nos salariés, nous avons nommé une personne responsable du « bonheur », c’est-à-dire des moments de détente et de bien être de nos équipes, explique ce manageur. Récemment, nous avons ainsi mis en place des séances de massage. Nous organisons aussi des cours de salsa par exemple… » Le cabinet de recrutement Easyrecrue, lui, valorise un cadre de travail et des bureaux attractifs. « Nous avons mis en place une salle de sieste, une bibliothèque ou encore un atrium de grandes tables pour permettre aux salariés de se retrouver », ajoute Amandine Reitz, la directrice des ressources humaines.
Un cadre de travail soigné contribue au bonheur au travail
« Le cadre de travail est essentiel, abonde Joël Fraisse. Nous veillons ainsi à proposer les outils les plus agréables et le plus à jour possible. Nous travaillons sur de beaux écrans d’ordinateurs que nous changeons régulièrement. » Mais le cadre comprend aussi le bien être que l’esprit d’équipe des collaborateurs. « Pour cela, nous avons mis en place un coaching sportif entre avril et septembre, dans l’optique de participer deux grandes courses à la rentrée. C’est une préparation, une fois par semaine, ouverte aux salariés et à leurs conjoints. » Ce manageur ne se repose pas sur ses lauriers pour autant et mesure régulièrement de bonheur de ses équipes. « Nous participons ainsi chaque année avec France Défi à une enquête sur le stress au travail, grâce à une plateforme proposée par le Groupement. C’est un outil utile pour mesurer le bien être de chacun et, surtout, proposer très vite des solutions si besoin… »