L’entretien d’évaluation en entreprise n’est pas imposé par la loi* mais il s’avère souvent utile à une bonne gestion des ressources humaines : un rendez-vous annuel entre le salarié et son supérieur représente en effet un moment privilégié de discussion. « C’est un superbe outil de management et de fidélisation, affirme Elisabeth Jaquin, secrétaire générale du groupement d’experts-comptables et de commissaires aux comptes France Défi. Il permet de faire le bilan de l’année passée, de préparer celle à venir et surtout de se parler. »
Quand prévoir l’entretien d’évaluation ?
« Quand on le veut ! » souligne Elisabeth Jaquin. Ce peut être par exemple, lorsque l’on sort d’une forte période d’activité ou en période plus calme avant l’été… A un moment où l’on peut s’abstraire au moins une heure, « portable au vestiaire et porte fermée », précise Elisabeth Jaquin.
Qui le fait passer ?
En entreprise, le supérieur immédiat est tout désigné. Dans un cabinet de conseil ou d’expertise comptable, ce peut être l’associé chargé de superviser le salarié, seul, ou accompagné du directeur des ressources humaines.
L’entretien d’évaluation: des étapes à respecter
• Avant : la préparation
Pour que l’entretien d’évaluation soit véritablement fécond, il est indispensable de le préparer du côté du manager comme de son collaborateur. Pour cela, des référentiels peuvent être mis en place. « Dans les cabinets appartenant au groupement France Défi, une grille d’évaluation accompagnée d’une notice explicative est distribuée préalablement à l’entretien », précise Elisabeth Jaquin. Chacun est invité à revoir la définition du poste concerné, à évaluer la réalisation des objectifs donnés au cours du précédent entretien, mais aussi les résultats obtenus, les performances en termes de compétences, de savoir-être et de savoir-faire, etc.
• Pendant : passer en revue l’année écoulée…
La grille distribuée en amont de l’entretien d’évaluation sert de guide à la discussion entre les deux interlocuteurs. « L’analyse contradictoire permet d’identifier les zones d’incompréhension, constate Elisabeth Jaquin. Salarié et direction sont généralement d’accord sur la mesure de réalisation des objectifs ou sur les évaluations. Derrière chaque divergence on trouve en général un point à creuser. »
• Et après : préparer l’année à venir
Dans un deuxième temps, le supérieur et son collaborateur en viennent à définir ensemble les objectifs pour l’année à venir, et leurs conditions de réussite.
« Le salarié est aussi là pour exprimer ses besoins en termes de formation, de prise de responsabilité ou de participation à un nouveau projet, ajoute Elisabeth Jaquin. C’est une bonne façon d’identifier les salariés qui souhaitent s’impliquer dans le développement de l’entreprise et contribuer à sa performance. »
Attention, l’entretien d’évaluation n’est pas…
Une façon pour un manager d’en savoir plus sur la vie privée de son collaborateur. « Les sujets de nature personnelle n’ont pas à être évoqués par l’employeur », avertit Elisabeth Jaquin.
En revanche, si le salarié souhaite aborder certaines difficultés, susceptibles de peser sur son efficacité au travail, l’entretien peut être l’occasion de trouver ensemble une solution.
Dégager des solutions
A la fin de l’entretien, le supérieur estime les points positifs, ceux à améliorer. Une note d’évaluation peut être donnée, par exemple de 1 pour un collaborateur exceptionnel, à 4. « C’est le moment de demander au salarié s’il a un souhait d’évolution de carrière à exprimer », précise Elisabeth Jaquin.
Ennui, malaise… le face à face de l’entretien d’évaluation annuel se prête en effet à l’introspection professionnelle. La secrétaire générale de France Défi se souvient ainsi de cette collaboratrice qui, à l’issue de son entretien, avait admis qu’elle s’ennuyait dans son poste. « En cherchant avec elle des pistes pour dynamiser sa mission, nous sommes arrivées au projet de certification Iso 9001 de notre société, qu’elle a conduit et mené jusqu’à l’obtention du label », raconte Elisabeth Jaquin. « Une forte évolution de carrière pour la salariée et un atout différenciant pour notre entreprise : sans l’entretien annuel nous n’aurions sans doute pas engagé cette démarche ! » estime Elisabeth Jaquin.
Une fois l’entretien achevé, un document récapitulatif est imprimé et cosigné par les deux parties. Il servira de trame à l’entretien suivant.
* A noter : l’entretien annuel d’évaluation est à distinguer de l’entretien professionnel prévu à l’article L6315-1 du Code du Travail, obligatoire tous les deux ans, qui vise à accompagner le salarié dans ses perspectives d’évolution et sa formation.