Identifier la source de ses émotions pour les dompter et les utiliser de manière appropriée, cela veut dire maîtriser son intelligence émotionnelle. Une disposition qui contribue à fluidifier les rapports avec les autres.
Les émotions ont longtemps été écartées du champ du management, au profit des compétences et des savoir-faire techniques. Et pourtant, qu’on le veuille ou non, elles influent sur les comportements et les relations avec autrui. La colère, la joie, la peur, la tristesse, la frustration… Elles surgissent souvent sans que l’on sache vraiment pourquoi, et viennent impacter comportements, prises de décisions et relations avec les autres, pas toujours à bon escient. « Elles sont liées à des croyances anciennes bien ancrées et relèvent de pensées automatiques », note Claire Roy, formatrice chez CSP et co-auteur du livre « Les 5 clés pour cultiver son intelligence émotionnelle » (éd. Dunod, 2013). Les comprendre pour mieux les maîtriser et les solliciter pour interagir avec les autres, c’est justement le but de ce que l’on nomme l’intelligence émotionnelle. « Dans l’univers professionnel, où le travail en équipe et les projets collaboratifs sont la règle, cette forme d’intelligence constitue un atout », assure Claire Roy.
Intelligence émotionnelle : ne pas laisser ses émotions parasiter ses relations
Reste encore à cultiver son intelligence émotionnelle, ce qui implique une phase d’introspection dont l’objectif est d’analyser ce qui déclenche les différentes émotions que l’on peut ressentir. « Une démarche qu’il est plus facile de mener dans le cadre du coaching, relève Claire Roy. Mais il est aussi possible d’y parvenir en échangeant avec un proche, voire seul. » Cette phase de réflexion permet notamment de mieux gérer les montées d’angoisse, de colère, de stress ou d’envie de repli sur soi, pour les garder à bonne distance, notamment dans les relations avec les autres.
« Une meilleure connaissance de soi implique une plus grande confiance et donc permet d’adopter des attitudes plus appropriées », assure Claire Roy. Moins prompt à prendre la mouche face à une remarque qui en d’autres temps aurait déclenché une grosse colère, capacité à dire « non » sans crainte de la réaction de celui à qui ce refus est adressé, facilité à prendre du recul… Apprivoiser ses émotions aurait de nombreux effets positifs. Ces avantages ne se limitent d’ailleurs pas à soi-même. La crainte de voir ses relations avec les autres parasitées par une émotion incontrôlable permet d’être davantage attentif sur les réactions de ses interlocuteurs, et donc plus à même de les comprendre. « C’est capital pour manager une équipe », assure Claire Roy. Donner du feed back au bon moment, faire des observations sans appuyer inutilement sur ces faiblesses qui font mal, repérer un conflit naissant pour le désamorcer avant qu’il n’ait le temps d’éclater, redonner confiance à un collaborateur qui se sent dépassé mais n’en dit rien… Autant de comportements qui contribuent à mettre de l’huile dans les rouages, à entretenir la motivation et à favoriser l’esprit d’équipe. C’est justement ce qui fait la différence entre les bons et les mauvais managers.