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Mentorat : comment bien le mettre en œuvre ?

Publié le jeudi 20 février 2020 à 09h17
Par Céline Chaudeau, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Ressources humaines Management Mentorat : comment bien le mettre en œuvre ?

Le mentorat est une forme d’accompagnement qui a longtemps été au service de l’entrepreneuriat. Il s’invite désormais en interne dans les entreprises. Mode d’emploi.

Entre coaching, tutorat et autre forme de conseil, le mentorat occupe une place très particulière. « Il y a d’abord une définition ancestrale qui renvoie à Mentor, le précepteur de Télémaque, le fils d’Ulysse, rappelle Tristan Rachline, directeur du cabinet de recrutement Clémentine et familier de ce type d’accompagnement. Mais aujourd’hui, je situe le mentor entre le consultant et le coach, car il doit avoir une expertise professionnelle autant que des compétences humaines et des capacités de transmission. Quant au “mentoré”, c’est un profil que l’entreprise veut valoriser et faire grandir. »

Un levier de valorisation

Tristan Rachline conseille de ne pas brûler les étapes. Avant d’envisager un mentorat, une entreprise doit d’abord déterminer pour qui et par qui elle veut l’instaurer.

L’idée grandit dans des sociétés qui ont besoin de retenir leurs salariés. Pour valoriser certains profils, un employeur peut proposer de les épauler, de les accompagner et de les faire grandir

Tristan Rachline, directeur d'un cabinet de recrutement

 Attention, toutefois, à bien présenter les choses. Même si l’idée est de le faire gagner en compétences et de le guider vers de plus hautes responsabilités, l’ « heureux élu » doit se percevoir comme tel et ne pas se sentir stigmatisé. « Tout le monde n’est pas forcément ouvert à ce type de transmission non plus. Un coach, on l’oublie. Un mentor peut rester dans son réseau tout au long de sa carrière… »

Des formations au mentorat

Le mentorat dessine les contours d’une relation particulière entre un salarié prometteur et un de ses aînés. Néanmoins, il ne suffit pas d’avoir plus d’expérience pour endosser le rôle de mentor. « Longtemps, cette relation s’est nouée de façon informelle avec ce que l’on a appelé des “parrains”, observe Tristan Rachline. Aujourd’hui, cependant, ce rôle se « professionnalise ». »

Le partage d’expérience s’apprend, comme en témoignent les nombreuses formations en mentorat ou en mentoring qui fleurissent sur le marché. « Il y a des formations et de nouveaux diplômes, preuve que la demande est en augmentation. Ces formations ponctuelles sont intéressantes dans certaines entreprises pour mieux cadrer le dispositif envisagé et aider certains de leurs cadres à endosser ce rôle. »

Miser sur un profil extérieur

Autre option pertinente : faire intervenir un profil qualifié extérieur à l’entreprise. « Dans les petites entreprises, il est parfois plus difficile de trouver un mentor en interne. Et d’un point de vue relationnel, dans les petites équipes, cela peut être compliqué sur le long terme, car tout le monde se croise tous les jours. » Au fil de sa carrière, Tristan Rachline a ainsi vu des mentors s’impliquer dans des start-ups. « Il y a des noms de mentors qui s’échangent dans certains cercles et réseaux. Dans les petites entreprises, ils sont souvent proposés par des investisseurs. Typiquement, il peut s’agir d’aider un développeur génial qui a une idée fantastique à s’installer dans une nouvelle position de leader, par exemple. »