Affection cardiovasculaire, diabète, insuffisance rénale chronique, hépatite C, cancer… Selon le ministère de la Santé, environ 15 millions de personnes seraient atteintes d’une maladie chronique évolutive, soit près de 20 % de la population, dont une part importante d’actifs. Un phénomène dû notamment à l’augmentation des maladies liées à la sédentarité et au recul de l’âge de la retraite. « De plus en plus d’entreprises, petites et grandes, prennent conscience des enjeux en termes d’absentéisme et de maintien dans l’emploi », constate Isabelle Burens, chargée de mission au département Expérimentations, développement outils et méthodes (EDOM) à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT). Première étape, vaincre les réticences des salariés qui préfèrent taire aussi longtemps que possible l’affection dont ils sont atteints par crainte d’être stigmatisés, mis au placard voire licenciés. Une défiance justifiée lorsque l’on sait, par exemple, qu’un tiers des personnes atteintes d’un cancer perdent leur emploi dans les deux ans suivant la déclaration de leur maladie. « D’où la nécessité de créer un cadre sécurisé, qui passe par la mise en place d’informations sur les problématiques liées à la santé, la désignation d’un interlocuteur bien identifié et une sensibilisation des managers aux impacts de ces affections sur la vie professionnelle », recommande Isabelle Burens.
Maladie chronique évolutive: aménagement des horaires et du poste de travail
Si certaines maladies impliquent la reconnaissance du statut de travailleur handicapé, dans bien des cas, une organisation plus souple peut permettre aux salariés de continuer à exercer leur activité normalement. « Il est possible d’aménager le poste de travail ou les horaires pour faciliter la prise d’un traitement, d’exempter un collaborateur de tâches pénibles au regard de sa situation, de mettre en place du télétravail lorsque c’est possible, voire de proposer une formation permettant de changer de fonction », énumère Isabelle Burens. Une multitude de solutions permettant d’éviter la case « arrêt maladie », qui n’est bénéfique ni pour l’intéressé, ni pour son employeur, en particulier dans les petites structures. Pour ne pas être pris au dépourvu, l’anticipation doit être de rigueur : il est recommandé de mettre en place un plan d’action global, prenant en compte les spécificités de chaque type de fonction et identifiant les aménagements possibles. « Les PME peuvent se faire accompagner dans cette démarche par les médecins et les ergonomes de leur service de santé au travail interentreprises, ou encore par des associations du champ du handicap comme l’Agefiph », explique Isabelle Burens. Une adaptation aux maladies chroniques évolutives rassurante pour l’ensemble du personnel, personne n’étant à l’abri d’être à son tour atteint par une telle affection.
EN SAVOIR PLUS
A consulter
- Des informations pour accompagner les salariés concernés sur le site « Travail & maladies chroniques évolutives », conçu par l’Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail (ARACT) d’Aquitaine :
www.maladie-chronique-travail.eu
- Le numéro 360 de la revue « Travail & Changement » consacré au travail avec une maladie chronique évolutive, sur le site de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) :
- Le cahier n°7 « Travailler avec une personne handicapée atteinte d’une maladie chronique » de mai 2012, disponible sur le site de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) :