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Risques psychosociaux : des professions très exposées

Publié le jeudi 17 avril 2025 à 18h10
Par Anne-Laure Grosmolard, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Ressources humaines Management Risques psychosociaux : des professions très exposées

Si les risques psychosociaux (RPS) augmentent dans tous les secteurs d’activité, ils sont plus prégnants ou spécifiques dans certaines professions. C’est le cas, notamment, de celles qui font face à un public compliqué ou fragilisé comme les médecins, les pompiers, les enseignants ou encore les télévendeurs.

À chaque profession ces risques psychosociaux ? Pas vraiment. Quels que soient le secteur d’activité et l’emploi exercé, la plupart d’entre eux sont transverses. Néanmoins, certains de ces risques peuvent se trouver accentués même s’ils ne sont pas exclusifs, notamment chez les personnes qui, dans l’exercice de leur métier, se trouvent confrontées à un public compliqué ou fragilisé. Car, aux situations de travail où sont présents, notamment, le stress et les violences internes, s’ajoutent alors « les violences externes commises sur des salariés par des personnes externes à l’entreprise (insultes, menaces, agressions…) », comme le précise l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Sans prétendre être exhaustif, en voici quelques exemples.

Les professions médicales, paramédicales et médico-sociales

« En milieu de soins on retrouve les six catégories de facteurs de risque psychosociaux décrits classiquement : intensité et temps de travail, exigences émotionnelles, manque d’autonomie, rapports sociaux au travail dégradés, conflits de valeurs et insécurité de la situation de travail », souligne l’INRS dans un article dédié aux hôpitaux et cliniques. Avec, ces dernières années, une augmentation importante du personnel affecté. Ainsi, « le secteur médico-social concentre à lui seul 20 % de ces affections psychiques, alors qu’il emploie environ 10 % des salariés », note un éducateur dans un article publié en 2022 sur le blog de Médiapart.

Selon des chiffres plus récents, revenus sur le devant de la scène après la plainte récente déposée par des médecins hospitaliers à l’encontre de trois ministres du gouvernement : 70 % des soignants présentent des signes d’épuisement professionnels, 30 % d’entre eux sont en dépression et 25 % ont déjà eu des idées suicidaires.

Pompiers, enseignants…

Des tendances que l’on retrouve chez de nombreux autres professionnels qui font face à des situations difficiles. Une étude menée au sein des services d’incendie et de secours par Relyens en 2023 révèle ainsi que 80 % des sapeurs-pompiers interrogés disent avoir des problèmes de sommeil liés au travail, quand 52 % estiment que ce dernier a un impact négatif sur leur santé mentale.

 

Et ce n’est pas vraiment mieux du côté des enseignants. Le baromètre international de la santé et du bien-être du personnel de l’éducation 2023 note ainsi que la France est ainsi le deuxième pays, sur les 11 enquêtés, où les personnels éducatifs éprouvent le plus souvent des sentiments négatifs tels que l’anxiété, la dépression ou le désespoir…

… et télévendeurs

Exercer une profession qui oblige à faire face à un public, qui plus est en situation de difficulté par exemple, engendre donc une aggravation des risques psychosociaux. La liste est longue des métiers que l’on pourrait citer, qu’ils soient du secteur public ou privé. Juges, assureurs ou télévendeurs ne sont que quelques exemples supplémentaires. Dans un article dédié aux centres d’appels téléphoniques, l’INRS note ainsi comme causes spécifiques à ces métiers, qui peut s’extrapoler à bien d’autres : « la violence verbale ou la charge émotionnelle élevée : obligation de garder son calme et d’être cordial en toutes circonstances ».

Les préconisations en matière de prévention, elles, ne varient pas. Si ce n’est que face à des risques décuplés, il faut multiplier les mesures et se former, soi ou des membres de son équipe, pour savoir réagir. Et ne jamais hésiter à échanger sur les situations particulièrement difficiles rencontrées afin que les salariés puissent exprimer leurs difficultés, voire leur mal-être et mettre en place, le cas échéant, des mesures curatives.