Certains bons réflexes permettent de rendre la conduite plus responsable, et profitent aussi bien à l’entreprise qu’au salarié. Comment sensibiliser ses collaborateurs à l’écoconduite ?
De plus en plus, les entreprises cherchent à réduire leur impact environnemental. Si l’utilisation de la voiture est souvent pointée du doigt pour les émissions de CO2 qu’elle génère, elle demeure incontournable pour certains déplacements, y compris professionnels. Encourager ses salariés à adopter une conduite plus responsable apparaît donc comme une solution intéressante.
Sensibiliser ses collaborateurs à l’écoconduite, de multiples avantages
L’écoconduite désigne ainsi un ensemble de réflexes et d’habitudes de conduite plus écologiques et plus économiques. Y sensibiliser ses salariés offre de nombreux avantages. « Il y a déjà un impact positif pour la sécurité des collaborateurs car l’écoconduite entraîne une baisse du stress et de l’accidentologie », souligne Bénédicte Geirnaert, responsable RSE territoriale du groupe La Poste qui, depuis 2009, y a formé plus de 80 000 de ses salariés. « Cela diminue aussi l’impact environnemental de nos activités puisqu’en conduisant mieux, on diminue la consommation de carburants, les émissions de carbone et la pollution atmosphérique », poursuit-elle.
Enfin, le bénéfice est aussi économique puisque cela permet à l’entreprise de réduire ses dépenses de carburants et le nombre d’accidents, impliquant des coûts matériels et humains.
Nous avions mesuré que sur une conduite de livraison, avec des arrêts fréquents, on réalisait environ 10 % d’économie de carburant. Sur un trajet domicile-travail, cela peut monter jusqu’à 20 % d’économie
Adopter les bons réflexes
Bonne nouvelle : l’écoconduite n’a rien de sorcier. « La formation consiste surtout en des rappels et des remises à niveau sur les bons comportements à acquérir », explique Bénédicte Geirnaert. L’écoconduite suppose en premier lieu un bon entretien des véhicules. Les conducteurs doivent par exemple prendre l’habitude de vérifier la pression des pneus de leur voiture une fois par mois ou apprendre à bien charger un véhicule électrique.
De bons réflexes doivent aussi être adoptés concernant l’usage des équipements du véhicule. « Il s’agit par exemple de ne pas ouvrir les fenêtres quand on met la climatisation, de protéger son pare-brise, été comme hiver, pour ne pas avoir trop besoin de la climatisation ou du chauffage », illustre la spécialiste.
D’autres comportements relèvent de la conduite elle-même. « Il faut apprendre à regarder loin et largement, respecter les distances et les vitesses, de façon à pouvoir adapter sa conduite à la situation », pointe-t-elle. Le conducteur doit s’efforcer d’adopter une vitesse modérée et une conduite souple, en passant les vitesses pour arriver rapidement au bon rapport ou en utilisant le frein moteur pendant la décélération par exemple.
Formation et communication
Pour inciter ses salariés à recourir à cette méthode de conduite, ces grands principes peuvent d’abord être intégrés à une charte de bonne conduite ou à la car policy quand il y en a une. Des actions de formation sont aussi à prévoir. À La Poste, elles sont faites en interne, en présentiel, mais aussi en e-learning. Mais de nombreux prestataires proposent aussi ce type de formations.
En dehors des organismes de formation, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de la Sécurité Routière, des constructeurs automobiles ou des assurances qui mènent également des actions en ce sens. Enfin, une fois les collaborateurs sensibilisés, le respect des bons comportements doit être encouragé. « Il faut entretenir les bons réflexes, via des rappels managériaux, des affiches, en parler régulièrement. Si vous faites une formation écoconduite une fois et qu’on ne vous en reparle plus, le bénéfice se perd », prévient Bénédicte Geirnaert.