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Travail des seniors : des clefs pour le favoriser

Publié le lundi 2 septembre 2024 à 14h27
Par Marion Perrier, Accroche-press’ pour France Défi
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L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) a publié des ressources pour aider les entreprises à favoriser davantage le travail des seniors.

En France, 1,4 million de personnes âgées de 53 à 69 ans ne sont ni en emploi ni à la retraite. En 2019, soit quatre ans avant la dernière réforme des retraites qui a allongé l’âge du départ, 37 % des salariés estimaient que leur travail n’était pas tenable jusque-là. Dans ce contexte, « adapter l’organisation du travail pour favoriser le maintien en emploi des salariés seniors et prévenir l’usure professionnelle constitue à la fois un enjeu de santé au travail, de santé publique et de performance pour les entreprises », souligne l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

En juillet, afin d’aiguiller les entreprises et de les aider à favoriser le travail dans de bonnes conditions des personnes de 55 ans et plus et à prévenir l’usure professionnelle, l’agence a mis deux ressources à leur disposition.

Faire le point sur les conditions de travail des seniors en interne

Un questionnaire est d’abord proposé aux dirigeants afin de faire le point sur les pratiques de leur entreprise concernant l’emploi et les conditions de travail des salariés de plus de 55 ans. Les départs à venir sont-ils connus ? Des mesures d’aménagement des conditions de travail sont-elles mises en place ? Les seniors sont-ils informés des dispositifs de transition vers la retraite ? Les questions permettent de voir où en est la structure concernant la gestion des fin de carrière, le développement des compétences des seniors et leur transmission ou la santé au travail.

 

Un guide peut aussi être téléchargé pour agir sur cette thématique. Il reprend d’abord quelques informations essentielles pour saisir les enjeux qui y sont associés. « La catégorie seniors n’est pas homogène », rappelle ainsi l’Anact. Pour certaines analyses, un découpage par classe d’âge plus fine peut être nécessaire. Mieux vaut aussi se défaire de certaines idées reçues concernant ces salariés, parfois réputés « résistants au changement ». « Les salariés peuvent […] développer leurs compétences et expérience à tout âge, à condition de disposer des modalités de formation et d’évolutions professionnelles adaptées », souligne l’institution. Leurs conditions de travail doivent toutefois faire l’objet d’une attention particulière, certaines contraintes pouvant « accentuer les processus naturels de vieillissement et des fragilités de santé ».

Quatre fiches pratiques à disposition des dirigeants

Quatre fiches thématiques permettent ensuite d’identifier les mesures à prendre pour favoriser le travail des seniors. Elles abordent les questions du management, des ressources humaines, du dialogue social et de la prévention. La première traite de l’accompagnement des fins de carrière. L’occasion de rappeler qu’il importe de proposer des montées en compétences et de la mobilité interne ou externe, y compris aux salariés seniors dont l’activité et les responsabilités peuvent évoluer avec, par exemple, un rôle de mentorat. Une autre fiche pratique énumère les pistes pour développer les compétences et accompagner les parcours, en identifiant les besoins en formation des seniors et en organisant la transmission de leurs compétences notamment.

L’amélioration de la santé au travail et les questions relatives au maintien dans l’emploi sont évoquées dans une troisième fiche, qui propose des actions à mettre en place lorsque le salarié senior rencontre de premières difficultés, quand celles-ci deviennent récurrentes, en cas d’arrêt maladie prolongé ou d’inaptitude. Enfin, une dernière fiche revient sur les moyens de développer le dialogue social sur la prévention de l’usure et le maintien en emploi des seniors. « La situation des seniors, actuelle ou à venir nécessite d’être prise en compte dans de nombreux sujets traités en CSE », pointe l’Anact. Cette question gagnerait aussi à être intégrée dans la relation managériale au quotidien. De quoi nourrir les stratégies des entreprises sur le sujet, devenu incontournable.