Les services de santé au travail organisent les opérations de vaccination contre le Covid-19 en entreprise selon un protocole strict. Il doit assurer le volontariat des salariés concernés et le respect du secret médical.
Avec l’arrivée du vaccin AstraZeneca, nécessitant une logistique moins lourde que celles d’autres vaccins, l’heure est depuis le début d’année à l’accélération de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Les entreprises aussi sont mises à contribution, via leurs services de santé au travail (SST). Depuis le 25 février, les médecins du travail sont ainsi autorisés à vacciner les salariés, selon un protocole strict.
Vaccination contre le Covid-19 en entreprise, une catégorie restreinte de salariés
D’abord, seules certaines catégories de salariés sont concernées. Il s’agissait initialement de ceux âgés de 50 à 64 ans et atteints de comorbidités – pathologies cardiovasculaires ou diabète par exemple – dont la liste est disponible sur le site du ministère de la Santé. Des remontées de rares cas d’effets secondaires graves ont néanmoins conduit la France à suspendre temporairement l’utilisation du vaccin AstraZeneca le 15 mars. Le 18 mars, l’Agence européenne du médicament a rendu un avis incitant à poursuivre son utilisation.
Mais en France, la Haute Autorité de Santé recommande de ne l’administrer qu’aux personnes âgées de 55 ans et plus, dans l’attente d’autres données de pharmacovigilance. Ce sont donc à l’heure actuelle les salariés de 55 ans et plus, atteints de comorbidités, qui peuvent être vaccinés par les SST.
Un rôle d’information pour l’employeur
Si l’on parle de vaccination en entreprise, le rôle de l’employeur demeure limité. « Il est poseur d’affiches », schématise le docteur Pierre Thillaud, responsable d’un service de santé au travail interentreprises à Paris et représentant de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME). « Une fois que son SST lui indique qu’il s’est lancé dans la vaccination, l’employeur informe ses salariés de la possibilité de se faire vacciner », explique-t-il. La communication doit s’adresser à l’ensemble des salariés et préciser que la vaccination se fait sur la base du volontariat.
Le SST doit recueillir le consentement éclairé du salarié avant la vaccination et l’employeur ne peut ni l’imposer ni en faire une condition du retour au travail en présentiel, par exemple.
Un objectif de confidentialité
Le secret médical implique en outre que l’entreprise ne puisse savoir si un salarié s’est fait vacciné ou non. Ce sont donc les collaborateurs qui prennent rendez-vous avec le médecin du travail. S’ils remplissent les critères, ils pourront être vaccinés après une consultation pré-vaccinale et obtenir un rendez-vous pour la deuxième injection nécessaire. Dans cet objectif de confidentialité, le protocole préconise que la vaccination ait lieu dans les locaux du SST plutôt que dans ceux de l’entreprise.
S’il doit s’absenter, le protocole prévoit que le salarié informe son employeur qu’il a rendez-vous avec la médecine du travail, sans en préciser le motif
Le coût de cette vaccination est entièrement pris en charge par l’État. L’employeur ou le salarié n’ont rien à débourser.
Vaccination contre le Covid-19 en entreprise, s’informer auprès du SST
Si de grandes entreprises comme Axa ou Allianz France ont d’ores-et-déjà commencé à vacciner leurs salariés, celles-ci disposent généralement d’un SST interne. Pour les plus petites entreprises, il faut d’abord s’assurer que le SST auquel elles adhèrent s’est bien lancé dans la campagne. « Il est bien de notre mission de participer à cette lutte contre la crise sanitaire, mais cela suppose une organisation longue et difficile », souligne le docteur Pierre Thillaud. Les polémiques sur l’utilisation du vaccin AstraZeneca ont conduit à remettre en cause une organisation planifiée depuis plusieurs semaines et à annuler ou reprogrammer des rendez-vous.