Chaque année, la grippe sévit. Organiser une campagne de vaccination dans l’entreprise peut contribuer à limiter l’absentéisme.
180 millions d’euros, c’est ce qu’aurait coûté en 2015 l’épidémie de grippe à la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), incluant les consultations, les traitements et les arrêts de travail. Si cette année-là, l’épidémie s’est distinguée par sa virulence, elle constitue chaque hiver une cause importante d’arrêts maladie. Dans certaines professions, la vaccination est conseillée. C’est notamment le cas pour les professionnels de santé, le personnel navigant des compagnies aériennes et les accompagnateurs de voyages en groupe. Et pour les autres ? Il n’y a pas de recommandations et peu d’employeurs se prémunissent de ce risque en organisant une campagne de vaccination. « La grippe n’est pas perçue comme une maladie grave. De plus, son impact économique pour l’entreprise reste difficile à quantifier », analyse Anne Rouillé, responsable de l’offre Campagne de vaccination contre la grippe au sein du groupe de protection sociale Malakoff Médéric.
Vaccin contre la grippe : réduire les 4,8 jours d’arrêt en moyenne
Pourtant, l’impact sur le fonctionnement des entreprises donne à réfléchir. « Selon une étude de 2007 des Groupes régionaux d’observation de la grippe (GROG), 70% des salariés touchés chaque année en France sont arrêtés 4,8 jours en moyenne », explique Anne Rouillé. Avec, à la clé, des plannings bouleversés, des retards dans la livraison des commandes et parfois même le recrutement en urgence d’intérimaires. « Plus l’entreprise est petite, plus l’impact peut être important », constate Anne Rouillé. Les raisons qui peuvent faire reculer les employeurs ? La réticence des salariés à qui l’on ne peut pas imposer la vaccination, mais aussi la logistique et les modalités d’organisation. Des freins qui valent surtout pour les entreprises ne bénéficiant pas d’un service médical en interne. Car les services de santé au travail ne sont pas tenus d’accompagner les entreprises dans cette démarche, la grippe n’étant pas considérée comme un risque professionnel. Il faut donc tout organiser soi-même, en informant les salariés, en contactant un médecin et en achetant les vaccins. Quelques groupes de protection sociale ont cependant mis en place des offres dédiées, comme Malakoff Médéric pour ses clients comptant plus de quatre salariés. « Notre offre intègre l’achat des doses vaccinales et la réalisation de la vaccination en entreprise. Pour effectuer la vaccination, nous sommes associés à un réseau de médecins généralistes intervenant sur toute la France », explique Anne Rouillé. Une solution clé en main qui reste encore peu répandue.