Le bilan social individuel s’impose comme un levier clé pour fidéliser les talents en valorisant la politique sociale et salariale des entreprises.
Le bilan social individuel (BSI) est devenu un « support de communication indispensable » pour assurer la transparence des rémunérations et optimiser la rétention des talents, constate Diot-Siaci. Le groupe de conseil et de courtage d’assurance mène depuis 15 ans une enquête annuelle sur le déploiement de cet outil valorisant l’ensemble des salaires et avantages perçus par un salarié pendant une année. « Aujourd’hui, les salariés attendent de leur entreprise de la transparence et de l’engagement pour répondre aux défis actuels de notre société, que ce soit individuellement pour leur pouvoir d’achat et leur protection [ou, plus globalement], sur des enjeux plus spécifiques, environnementaux par exemple », a précisé la directrice de la communication RH de Diot-Siaci, Clémence Perrin, lors de la sortie de la 15e édition de l’Observatoire de la communication compensation & benefits.
Les PME volontaires
Déterminées, les PME sont de plus en plus nombreuses à adopter le bilan social individuel. Ce document personnalisé recense pour chaque salarié l’ensemble des éléments de sa rémunération annuelle mais aussi les divers avantages sociaux offerts par l’entreprise : mutuelle, formations, télétravail, restauration, accès à une crèche, actions en faveur de la qualité de vie au travail… Selon l’étude de Diot-Siaci menée sur plus de 1,2 million de BSI réalisés en 2024, les entreprises mettent particulièrement en avant certains avantages. Restauration (86 %), transports (85 %), comité social et économique (79 %), télétravail (69 %) ou encore action logement (69 %) en sont les principaux. La formation et les dispositifs de retraite sont valorisés par la moitié des entreprises, quand 11 % d’entre elles réalisent un focus sur la mutuelle.
En matière salariale, la transparence permise par le BSI est d’autant plus utile que l’on constate un mouvement de « complexification des rémunérations ». Ces dernières peuvent prendre différentes formes au-delà du salaire (primes, commissions, épargne salariale, intéressement, participation, actionnariat salarié…), ainsi que le soulignait Élise Penalva-Icher dans une interview au journal Le Monde en mai 2024. « Certains éléments ajoutés au salaire n’ont pas une temporalité mensuelle, d’autres sont particulièrement techniques. Or, la bonne compréhension de son salaire est un enjeu pour les collaborateurs. Cela sur le plan personnel, afin de comprendre combien l’on perçoit pour soi. Mais également sur un plan plus relatif, par rapport aux autres collaborateurs », détaille la sociologue.
Un rôle bientôt renforcé
Le rôle du BSI pourrait encore se renforcer avec la transposition prochaine de la directive européenne 2023/970. Visant à renforcer l’application du principe de l’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes, cette directive doit être transposée en droit français au plus tard le 7 juin 2026. Pour le groupe Diot-Siaci, le BSI sera un « outil clé » pour répondre aux exigences de la loi en communiquant sur le positionnement des emplois de même valeur et en justifiant objectivement des critères d’évolution tels que l’ancienneté, l’expérience ou la performance individuelle.