Associer les salariés aux performances et résultats de l’entreprise par des dispositifs financiers peut être un moyen de booster leur implication. Décryptage des outils de motivation.
Dispositifs de l’épargne salariale, l’intéressement et la participation poursuivent un objectif commun : impliquer le salarié dans la réalisation des objectifs de l’entreprise. Elles peuvent prendre deux formes : une prime en fonction de la performance de l’entreprise (intéressement) ou une participation aux bénéfices. « Ces outils permettent de motiver et de fidéliser les salariés, fait remarquer Alexandra Despres, directrice juridique et droit du travail, au sein du cabinet Michel Creuzot, membre du groupement France Défi. Dans le cadre du recrutement, c’est aussi un atout pour attirer des talents. »
Participation et intéressement, deux outils de motivation collectifs
La participation est obligatoire pour les entreprises ayant employé sans interruption au moins 50 salariés par mois au cours des cinq dernières années. En dessous de ce seuil, le choix appartient à l’entreprise. L’intéressement est facultatif.
Pour les salariés d’une entreprise qui met en place volontairement un dispositif, l’effet est encore plus motivant. Cela demeure toutefois assez rare dans des petites structures de moins de 10 salariés. Le coût n’est pas le même
Point commun, ces deux outils de motivation s’appliquent de manière collective : les primes sont versées à tous les salariés justifiant de trois mois d’ancienneté. Leur montant dépend d’une formule appliquée par l’entreprise dans un cadre réglementé et après un accord qui en fixe les modalités d’une durée de 3 ans minimale. « La formule de calcul et le montant doivent être cadrés avec l’expert-comptable pour qu’ils soient en cohérence avec les résultats et objectifs de l’entreprise », recommande Alexandra Despres. L’experte insiste sur le respect du cadre juridique : « Si l’accord n’est pas conforme ou n’est pas respecté, en cas de contrôle Urssaf, tous les montants peuvent être soumis aux charges sociales. »
Intéressement et participation, gagnant-gagnant ?
Pour l’entreprise, l’intéressement ou la participation sont exonérés de cotisations sociales. Depuis le 1er janvier 2019, le forfait social de 20 % est également supprimé pour les entreprises de moins de 250 salariés pour l’intéressement et pour les entreprises de moins de 50 salariés au titre de la participation. Une évolution instaurée par la loi Pacte, qui découle de la volonté du gouvernement de favoriser l’épargne salariale.
« Pour les salariés, les primes de participation sont exonérées de charges sociales et d’impôt sur le revenu à condition que les sommes soient placées et bloquées pendant cinq ans sur un plan d’épargne salariale (PEE, PEI, Perco) », note Alexandra Despres. Si le salarié demande le versement immédiat de la prime, le montant devient imposable. Dans le cas de l’intéressement, la prime est soumise à l’impôt sur le revenu sauf si le salarié affecte les sommes à un plan d’épargne dans les 15 jours de leur versement. Dans les deux cas, le montant maximum de la prime ne peut dépasser 30 852 euros en 2020.
Les stock-options pour les grands groupes
Parmi les autres dispositifs financiers pour motiver les salariés, les stock-options sont un outil supplémentaire de fidélisation. L’attribution d’actions gratuites ou à des conditions plus avantageuses que celles du marché se limitent cependant aux grands groupes côtés. « L’attribution d’actions est à l’initiative du dirigeant, souligne Alexandra Despres. À la différence de l’intéressement ou de la participation, sa mise en place peut être réservée à une partie des salariés seulement. Des salariés aux postes-clés généralement les cadres et les dirigeants. »