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Violences conjugales : les employeurs peuvent aussi agir

Publié le lundi 17 février 2025 à 12h31
Par Marion Perrier, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Ressources humaines Paie et social Violences conjugales : les employeurs peuvent aussi agir

De plus en plus d’entreprises se mobilisent pour aider leurs salariées victimes de violences conjugales et sensibiliser l’ensemble de leurs collaborateurs.

C’est un sujet d’ampleur, qui mobilise de plus en plus d’acteurs. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur, 271 000 victimes de violences conjugales ont été recensées en 2023. Après avoir longtemps considéré que cette problématique relevait plutôt de la sphère privée, de plus en plus d’entreprises s’en saisissent et agissent pour lutter contre ce phénomène. L’automne dernier, 82 entreprises de la Somme ont ainsi signé une charte contre les violences conjugales, sexistes et intrafamiliales, à la préfecture, avec une association référente dans le département. La coopérative U se mobilise sur le sujet depuis 2019. « Un salarié sur dix connaît un(e) collègue victime de violences conjugales », rappelle-t-elle sur Linkedin pour expliquer cet engagement.

De nombreuses mesures peuvent être mises en place par les employeurs qui souhaitent contribuer au combat contre ces violences et à l’accompagnement des victimes. Il est notamment possible de s’inspirer du guide autour des violences faites aux femmes publié par l’Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANRDH). L’application Opale propose aussi aux entreprises de mettre en place un plan d’action de soutien, à destination de leurs clients ou de leurs collaborateurs.

Lever les tabous

La sensibilisation au sujet constitue un premier pas non négligeable. Elle peut contribuer à ouvrir des espaces de dialogue et créer un cadre bienveillant pour les victimes. « La communication interne est un outil très efficace pour combattre le tabou des violences, contrevenir à l’isolement des victimes et faire connaître leurs droits », souligne le guide de l’ANDRH.

 

Il peut également être utile de former ses managers afin qu’ils soient en mesure de recueillir la parole des victimes ou de les repérer. « Des formations peuvent être dispensées, par exemple, par des structures spécialisées sur la prise de conscience des différentes formes de violences, sur l’identification des victimes, sur le comportement à adopter à leur égard, sur les modalités de signalement, sur le cadre légal et réglementaire ou encore sur les ressources dont dispose l’organisation », poursuit le guide.

Orienter et aider

L’entreprise peut aussi jouer un rôle pour faciliter l’orientation des victimes vers les structures susceptibles de leur venir en aide et plus largement dans les démarches qu’elles sont susceptibles de mettre en œuvre. Cela peut passer par l’affichage des coordonnées et acteurs ressources à contacter comme la plateforme Arretonslesviolences.gouv.fr par exemple. Un recensement des associations locales proposant un accompagnement juridique ou social peut également être proposé, voire des liens établis avec elles. Grâce à un partenariat avec Action logement, la coopérative U propose ainsi un hébergement d’urgence aux victimes.

Une assistance pratique en interne est aussi la bienvenue. En prévoyant des solutions d’aménagement de planning ou de mobilité, en autorisant des absences pour aller porter plainte ou préparer son procès par exemple, en proposant une aide financière… Tout cela donne à l’entreprise l’occasion d’aider très concrètement les victimes.