Souvent méconnus, les Établissements ou services d’aide par le travail (Ésat) et les entreprises adaptées (EA) jouent un rôle-clé dans la formation et l’intégration de collaborateurs en situation de handicap.
Ce sont quatre petites lettres qui peuvent tout changer. « Nous avons démarré notre partenariat en 2002 avec des Ésat, se souvient Pascale Rabeau, directrice de la supply chain du laboratoire Epitact. À l’époque, nous cherchions des partenariats pour réaliser des opérations de conditionnement et de sous-traitance. Et cela fait 20 ans que cela dure ! » Depuis la loi du 11 février 2005, Ésat (Établissements et Services d’Aide par le Travail) et EA (Entreprises Adaptées) remplacent les anciens CAT (Centre d’Aide par le Travail). Ils représentent en France plus de 150 000 travailleurs et jouent un rôle clé dans la formation et l’insertion de salariés en situation de handicap.
Des secteurs très divers
Pourquoi faire appel à ces structures en particulier ? Déjà, au même titre que l’intérim, l’obligation d’emploi reste un levier important. « Les entreprises de plus de 20 salariés en France ont normalement une obligation d’emploi de 6 % de salariés en situation de handicap, rappelle Manuel Bonnet, membre du bureau de l’UNEA, l’Union nationale des entreprises adaptées. Si elles sont en dessous, elles peuvent faire baisser leur pénalité en ayant recours à des entreprises adaptées dont la spécificité est d’employer 80 % de salariés en situation de handicap. » Malgré tout, cet entrepreneur engagé se félicite de voir les motivations évoluer.
« Ces entreprises et leur savoir-faire gagnent à être connus, confirme Pascale Rabeau. Au début, nous envisagions plutôt des opérations assez simples, mais nous avons fait évoluer nos opérations au fil des ans. Nous avons complexifié les tâches pour diversifier le travail demandé et capitaliser sur leur expertise. Il y a beaucoup d’ingéniosité dans cet environnement de travail. » Il y a aussi beaucoup de secteurs d’activités représentés, de l’entretien d’espaces verts aux transports, en passant par la relation client ou la communication. Récemment lancée, la filière « Agences et conseil en communication » rassemble aujourd’hui des entreprises adaptées complémentaires, comme Inspirience et Sabooj. Ces spécialistes proposent de nombreuses prestations et se targuent de ne pas couvrir que des événements liés au handicap…
Vers l’« Ésat sans murs »
Chez Epitact, la collaboration se passe tellement bien que l’entreprise décide d’aller vers plus encore d’inclusion.
Il y a un dispositif appelé « l’Ésat sans murs », avec l’idée d’admettre certains de ces collaborateurs en milieu dit ordinaire, dans l’optique d’une intégration définitive
Également responsable des projets liés au RSE et à l’inclusion, Pascale Rabeau se félicite d’avoir déjà intégré une personne en CDI sur un poste de préparateur de commande. Pendant la période post-Covid, une équipe de quatre personnes est également venue renforcer les équipes sur place. « Accueillir des personnes en situation de handicap contribue à davantage de diversité. Clairement, cela nous a permis à tous de changer notre regard sur la question et d’envisager d’aller encore plus loin. » Une première étape prometteuse.