Intelligence artificielle et recrutement font-ils bon ménage ? Pour 4 recruteurs sur 10, l’intelligence artificielle est en train de bousculer la gestion des ressources humaines, avec à la clé un gain de temps et une performance accrue.
Ils répondent aux doux noms d’Arya, Pipler, Clustree ou Entelo. Le sourcing et le recrutement sont actuellement en pleine transformation, portés par l’avènement des outils utilisant l’intelligence artificielle. Selon le dernier Livre blanc sur le recrutement et l’innovation publié en 2020 par le cabinet Robert Walters, 41% des recruteurs voient dans ces nouveaux algorithmes un gain de temps et/ou un gain d’argent.
Intelligence artificielle et recrutement, faciliter le sourcing
En réalité, 14% des employeurs seulement les utilisent déjà régulièrement mais 39% aimeraient le faire. Une bonne idée ? « L’intelligence artificielle est à la mode en matière d’acquisition de talents, mais peu de fournisseurs proposent un produit crédible et éprouvé », analyse dans ce livre blanc Faye Walsche, directrice innovation chez Robert Walters. Ce leader du recrutement recommande toutefois la plate-forme Arya, testée par des partenaires-pilotes. « En mettant l’accent sur la précision, la vitesse et les coûts, nos pilotes laissent entendre qu’il s’agit d’un produit prometteur qui nécessite toutefois d’être encore amélioré. » Cet outil donnerait de très bons résultats en termes de recherche de CV pour les postes à gros volumes de candidats.
Concrètement, l’intelligence artificielle – basée sur le big data, les analyses prédictives et les signaux sociaux – promet d’aider les employeurs à « chasser », aussi, des profils en postes. « Entelo permet un véritable sourcing social à partir d’un seul site simple d’utilisation », abonde Tom Lakin, responsable innovation chez Robert Walters. Au Royaume-Uni, ce sourcing ciblé s’est traduit par une conversion de 33 % de réponses en CV et les utilisateurs ont plébiscité la qualité des talents recrutés. Et aux États-Unis, 69 % des e-mails envoyés aux candidats ont été ouverts. Encore un résultat prometteur.
Un recruteur 24 heures sur 24, 7 jours sur 7…
En même temps, ces algorithmes dénicheurs de talents savent aussi traiter des candidatures spontanées. Les chatbots, déjà, sont connus (le tout premier, baptisé Eliza, date de 1966 !). Toutefois, des « assistants numériques » – parfois appelés « agents conversationnels » – deviennent de plus en plus performants grâce au « machine learning », la technologie d’apprentissage automatique. Leur qualité première est aussi qu’ils permettent de recruter 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans les limites de leurs homologues humains. Dans un rapport publié par Deloitte en 2020, 63 % des chefs d’entreprise interrogés considéraient déjà cette option comme « très » ou « extrêmement » importante pour la réussite de leur entreprise.
Certaines sociétés vont plus loin et testent l’intelligence artificielle jusqu’à certaines phases d’intégration. Pour autant, Véra, le programme de « DRH virtuelle » testé par de grands groupes comme L’Oréal, Ikea ou Pepsi n’a pas encore donné satisfaction. À suivre et à surveiller : selon les conclusions du cabinet Robert Walters, 44% des recruteurs craignent aussi, à un moment, que l’intelligence artificielle ne déshumanise trop le processus…