Depuis le 1er janvier 2019, un nouveau cas de recours à l’intérim vise précisément l’intégration de collaborateurs en situation de handicap. Une évolution juridique qui facilite et encourage la diversité.
« Plus qu’une évolution juridique, ce nouveau cas de recours est une opportunité pour les entreprises de trouver des moyens de faire rimer emploi et diversité », se félicite Johan Titren, directeur égalité des chances chez Adecco Group France. Concrètement, depuis le 1er janvier 2019, « une situation de handicap suffit à justifier votre recours à une société d’intérim. Cette possibilité complète les autres cas usuels d’appel à l’intérim que sont l’accroissement de l’activité ou le remplacement d’un collaborateur absent. »
Interim, un recours pour faciliter l’emploi des travailleurs handicapés
Techniquement, ce cas de recours baptisé « Bénéficiaire de l’obligation d’emploi de l’article L-5212-13 CT » facilite l’intégration des travailleurs handicapés par le travail temporaire. L’avancée est importante, car le travail temporaire permet à chacune des deux parties d’élargir ses horizons. Et, au passage, ce dispositif contribue également à atteindre l’obligation légale d’emploi de 6% de travailleurs handicapés chez les employeurs comptant plus de 20 salariés ou à faire baisser le montant de leur contribution à l’Agefiph si le seuil n’est pas atteint.
Recourir à un collaborateur compétent – et accessoirement porteur d’un handicap – n’a jamais été aussi facile. De son côté, le groupe Randstad a même créé « Kliff par Randstad », une coentreprise sociale avec l’entreprise adaptée Fastroad, pour lancer une entreprise adaptée de travail temporaire entièrement dédiée aux personnes handicapées. « L’intérim est avant tout une porte d’entrée dans l’entreprise, rassurante pour le candidat ou la candidate qui s’engage sur une durée limitée qui lui permet de tester un employeur et son environnement. Pour l’entreprise, cela permet de faire tomber certaines barrières et de montrer que la plupart des postes, finalement, sont accessibles aux personnes en situation de handicap », observe Aline Crépin, directrice générale de cette entité.
Une opportunité pour les entreprises
Elle se félicite d’ailleurs de l’intérêt des employeurs.
Les entreprises sont de plus en plus conscientes de leurs engagements nécessaires pour faciliter l’intégration des personnes en situation de handicap. Les directions de ressources humaines sont généralement ouvertes, mais ce sont les managers et les opérationnels qu’il faut encore convaincre. Et, pour cela, rien de mieux que de commencer par une mission d’intérim pour changer ce regard…
Le discours est le même chez Adecco : l’agence fait travailler 5000 personnes en situation de handicap auprès des 4000 entreprises différentes chaque année. « C’est plus d’opportunités d’emploi en incitant les entreprises à développer le recours aux travailleurs en situation de handicap, ajoute Johan Titren. C’est aussi une incitation à faire tomber les tabous et à déclarer sa situation de handicap auprès de son agence d’emploi et pour les employeurs de faire rimer emploi et handicap. »