Dotés de compétences intéressantes pour l’entreprise, les salariés réservistes doivent pouvoir s’absenter plusieurs jours par an.
« Être réserviste, c’est à la fois donner et s’enrichir en donnant », résume Nathalie Malicet, experte-comptable associée chez Anexis, membre de France Défi. Elle-même est réserviste pour des missions de sensibilisation sur le risque cyber, au sein du réseau Cybermenaces mis en place par la police nationale. Anciens militaires, ex-policiers ou encore civils volontaires qui se mobilisent pour renforcer les forces de sécurité intérieure et de l’armée, les réservistes représentent des profils potentiellement intéressants pour les entreprises. Ceux qui rejoignent la garde nationale le font généralement à travers un contrat d’un à cinq ans, par lequel ils s’engagent à servir en fonction des besoins et de leur disponibilité, dans la limite de 60 jours par an, sauf circonstances exceptionnelles.
Des personnalités engagées et riches de leur expérience
« Une personne réserviste est une personne qui accepte de prendre sur son temps pour remplir une mission d’intérêt général », rappelle Nathalie Malicet. Le gage de valeurs qui appréciables dans leur vie professionnelle. Cette expérience est l’occasion de développer diverses compétences. Le réserviste « reçoit une formation exigeante et continue et acquiert des savoir-être et des savoir-faire utiles à l’entreprise », vante ainsi la garde nationale. Leadership, esprit d’équipe, discipline, capacités de gestion du stress, d’endurance ou de résilience sont autant d’atouts qui peuvent être mis à profit. Sans compter que ces missions sont riches d’échanges. « Au cours de nos interventions, nous sommes amenés à côtoyer des officiers de police judiciaire et d’autres réservistes avec chacun leur métier, leur spécialité et dont on apprend beaucoup », illustre l’experte-comptable.
C’est une manière de contribuer à l’intérêt général. Celles qui libèrent leurs forces vives pour ce genre d’actions peuvent parfaitement le mettre en avant et le valoriser.
Certaines entreprises font de l’embauche de réservistes et du soutien à leur activité une facette de leur engagement citoyen et de leur responsabilité sociétale. « C’est une manière de contribuer à l’intérêt général. Celles qui libèrent leurs forces vives pour ce genre d’actions peuvent parfaitement le mettre en avant et le valoriser » appuie Nathalie Malicet, par ailleurs spécialiste des audits de durabilité. Cela peut être intégré dans les rapports de durabilité que certaines entreprises doivent désormais rédiger, en application de la réglementation européenne CSRD.
Cinq à dix jours de disponibilité au minimum
La loi impose aux entreprises de libérer les réservistes dix jours par an, cinq dans les entreprises de moins de 50 salariés. Sauf circonstances exceptionnelles, le salarié doit demander à son employeur une autorisation d’absence avec un préavis minimal d’un mois. Les salariés réservistes bénéficient d’une protection renforcée : ils ne peuvent être ni sanctionnés ni licenciés en raison de ces absences.
Dans les faits, « les réservistes doivent se dégager généralement une trentaine de jours d’activité annuelle », pointe la garde nationale, qui encourage les entreprises à faciliter cette disponibilité en signant des conventions en ce sens. Des conventions qui peuvent également prévoir le maintien de tout ou partie du salaire du réserviste pendant ces périodes.
Ce maintien est considéré par l’administration fiscale comme une forme de mécénat. Il ouvre donc droit à une réduction fiscale égale à 60 % du salaire. Cet avantage, déjà connu pour les employeurs de réservistes de l’armée ou de la gendarmerie, a été confirmé par l’administration fiscale dans le Bulletin officiel des finances publiques du 8 janvier 2025, pour ceux qui emploient des réservistes de la police nationale, sous couvert d’une attestation précisant les dates et heures des interventions desdits salariés.