Sachant qu’une erreur de recrutement peut coûter cher, il est courant de vouloir vérifier les références d’un candidat. Cependant, il existe des étapes à respecter pour obtenir des informations…
1. Savoir de quoi l’on parle
En tant que recruteuse, Hélène Ly a déjà fait des dizaines de prises de références. « Cela consiste à contacter les précédents employeurs d’un candidat pour confirmer un certain nombre d’informations à la suite d’un entretien », explique cette experte, coautrice du guide Recruteurs : 80 questions pour réussir vos entretiens (éd. Eyrolles).
Pour un recruteur, l’enjeu sera de vérifier qu’un candidat n’a pas menti sur son parcours, mais surtout, de se faire une idée objective de quelqu’un que l’on a vu pendant une heure… et surtout avec qui l’on n’a jamais travaillé. Cependant, elle recommande d’utiliser cet outil uniquement comme une aide à la décision, et en prenant certaines précautions.
2. Respecter un timing pour vérifier les références d’un candidat
Si la pratique est courante, elle impose toutefois quelques étapes. Ainsi, d’après le Code du travail (Art L. 1221-8 et L.1221-9), « Le candidat à un emploi est expressément informé, préalablement à leur mise en oeuvre, des méthodes et techniques d’aide au recrutement utilisées à son égard. »
Vous devez donc impérativement prévenir un candidat avant de contacter ses employeurs précédents, même lorsqu’il les indique dans son CV. Cela permet aussi d’éviter des faux pas, comme prendre contact avec un employeur qui ne sait pas que son collaborateur prospecte ailleurs, par exemple…
3. Se conformer à la loi
Il faut aussi savoir que le Code du travail stipule ce que l’on peut demander ou pas. Selon l’article L. 121-6, « les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ou à un salarié ne peuvent avoir comme finalité que d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles ». Il est donc interdit de poser toute question relative à sa vie privée.
Il vaut mieux avoir une trame, des questions claires et précises et avoir 15 ou 20 minutes devant soi. Vous n’êtes pas en train de mener une enquête ou un interrogatoire !
4. Recouper les infos pour vérifier les références d’un candidat
De même, il ne faut pas tout prendre pour argent comptant. « Il ne faut pas oublier que celui qui nous donne des informations sur le candidat ne lui veut pas forcément que du bien », insiste notre experte. Il faudra donc faire la part des choses si un référent évoque une mauvaise expérience. Idéalement, mieux vaut demander au candidat de fournir deux ou trois référents récents si l’on veut croiser des informations.
5. Faire un retour au candidat
« Enfin, il ne faut pas hésiter à débriefer le candidat après un contrôle de références, qu’il soit bon ou plus mitigé et même carrément mauvais », conclut Hélène Ly. Si la prise de références est positive, ce sera rassurant et valorisant pour lui. En cas de mauvais retours, il s’agit de permettre au candidat de donner son point de vue et des explications. « À tous niveaux, dans la vérification de références, la transparence est essentielle. »