La veille stratégique vise à aider le dirigeant et ses équipes à prendre des décisions en récoltant, triant et analysant des informations sur leur environnement. Qu’il s’agisse par exemple de l’activité de leurs concurrents, des évolutions réglementaires ou de l’image de leur entreprise, cette démarche peut beaucoup contribuer à son succès mais aussi vite devenir chronophage.
De nombreux outils permettent cependant d’automatiser en partie la veille en ligne. « Leur principal intérêt, c’est le gain de temps. Mais certains outils permettent aussi de faire remonter des informations qui ne sont pas indexées et que l’on ne pourrait pas obtenir via un moteur de recherche », explique Guilhem Bougnague, directeur associé d’Hiramys, une agence de développement commercial BtoB spécialiste du secteur de la veille stratégique.
Définir un plan de veille stratégique
« Avant même de se poser la question des outils, il faut définir son plan de veille, souligne Gilles Balmisse, consultant et auteur de Veille Stratégique sur Internet. Cela signifie qu’on va réfléchir à ce que l’on veut précisément comme information, aux axes sur lesquels on va mener la veille, dans quels objectifs et avec quels types de résultats en termes de fréquence mais aussi de destinataires. On identifie ensuite les sources, site web, blog, réseaux sociaux qui vont permettre de collecter ces informations, puis on se pose la question des mots-clefs pour les retrouver. »
Une fois ces éléments fixés, une première étape peut consister à utiliser les outils disponibles en ligne, parfois gratuitement, pour créer des alertes. Par exemple sur Google Alertes, on peut définir des mots-clefs et être averti par mail à la fréquence choisie, de la publication de contenus relatifs à tel sujet sur le web. On peut aussi recourir à la fonction « recherches sauvegardées » du réseau professionnel Linkedin pour être averti des actualisations du profil d’un membre ou d’une entreprise. Certains outils scrutent plus spécifiquement les réseaux sociaux, comme Mention ou Talkwalker Alerts. « La tendance est de plus en plus à les utiliser, car il n’y a pas besoin d’être un veilleur professionnel pour cela », décrypte Gilles Balmisse.
Tester les logiciels
Des solutions plus complètes ont aussi été développées par certains éditeurs et sociétés de veille. « Ces progiciels sont généralement plutôt utilisés dans les grands groupes. Mais la plateforme Sindup propose aussi une offre spécifique pour les TPE et les PME », note le spécialiste. « On peut aussi citer Keywatch ou M-Brain, ou Orbis, un outil développé par le Bureau Van Djik et qui dispose de sources documentaires très importantes à l’international, énumère Guilhem Bougnague. Lorsque l’on contacte les éditeurs, on peut généralement demander à tester l’outil pour vérifier qu’il correspond à ses besoins. Ils peuvent aussi accompagner leur client pour apprendre à les utiliser, et les paramétrer. »
Les tarifs de ces plateformes varient en fonction du nombre de sujets sur lesquels on souhaite être informé, mais également de celui des destinataires qui utiliseront l’outil et recevront les alertes ou les bulletins générés grâce à cette veille. Certaines sont néanmoins accessibles à partir de quelques centaines d’euros par mois.
Quels que soient les outils adoptés, « la mise en place de la veille est un processus itératif qui demande des ajustements. Moins l’outil est paramétré finement plus l’on obtient d’informations non pertinentes ou qui nécessitent d’être enrichies, ce qui peut vite se révéler contre-productif », prévient Gilles Balmisse.