Racheter une entreprise à la barre du tribunal ? Aussi méconnue qu’intéressante, cette aventure ne s’improvise pas. Voici 5 conseils à suivre.
1. Comprendre l’intérêt de l’opération
But de la manœuvre : reprendre une entreprise en difficulté placée en redressement ou liquidation judiciaire. « La première nuance importante à connaître est que l’on ne rachète pas une entreprise à la barre mais une ou plusieurs de ses activités, explique Vincent Moncorgé, associé chez MCG Opportunités. C’est-à-dire qu’à la différence d’un rachat d’entreprise, on est dégagé de son passif. Il s’agit de ne reprendre que des actifs, activités ou salariés qui correspondent à un besoin réel pour le repreneur. » A ce titre, il s’agit d’une « reprise » beaucoup plus « sur-mesure ».
2. Être prêt à agir vite
Pour autant, une telle opération ne s’improvise pas.
À la différence d’une reprise d’entreprise en bonne santé qui prend en moyenne entre 18 et 24 mois et peut décourager un acheteur, ici, les délais sont beaucoup plus courts
Racheter une entreprise à la barre du tribunal peut en effet se régler… en quelques semaines. « Le corollaire à cela est qu’il faut être prêt dès le départ et avoir le fonds de roulement et la structure opérationnelle qui permettront de piloter ce rajout d’activité. »
3. Proposer le bon prix
L’idée, pour le repreneur, sera de faire une affaire intéressante. Mais pas à n’importe quel prix non plus. « Si le repreneur paiera moins cher, l’offre devra quand même rester honnête et le prix proposé, raisonnable. » L’avantage de la transaction est surtout ailleurs. « Comme dans n’importe quelle reprise, l’avantage est de pouvoir se reposer sur une expérience et un savoir-faire qui ont fait leurs preuves, ou encore sur une base de clients ou la notoriété d’une marque. »
4. Se faire accompagner
On l’aura compris : de telles opérations, souvent méconnues, nécessitent une certaine expérience. « Il faut pouvoir vérifier certaines données dans un temps relativement court », rappelle Vincent Moncorgé, dont le cabinet est spécialisé dans les reprises d’entreprise en situation complexe. Cependant, cet accompagnement ne sera pas que comptable. « Il y a aussi une dimension humaine à prendre en compte dans ce contexte particulier. Il va falloir en effet convaincre un ensemble d’acteurs, de l’administrateur judiciaire à l’ancien dirigeant, en passant par des salariés que l’on peut rencontrer. » Pour faire la différence avec d’autres offres, l’enjeu est de convaincre ses interlocuteurs de son ambition de porter et de développer ce qui a déjà été construit par d’autres…
5. Et savoir où chercher…
Intéressé ? Encore faut-il savoir où trouver de telles opportunités. « Notre cabinet a développé une plate-forme digitale unique en France qui permet de détecter ses offres en amont de la recherche officielle de repreneur », précise Vincent Moncorgé. Sinon, reste la méthode traditionnelle : surveiller les publicités et annonces pilotées par des administrateurs judiciaires.