Destinées à élargir le champ des possibles en se confrontant à d’autres cultures économiques, les learning expeditions séduisent de nombreux dirigeants d’entreprise. Mais pour qu’elles soient vraiment utiles, elles doivent satisfaire à certaines exigences.
San Francisco et la Silicon Valley, New York, Los Angeles, Singapour, Tokyo ou Tel Aviv… Régulièrement, des groupes de dirigeants débarquent pour quelques jours sur ces terres d’innovation avec la ferme intention d’y débusquer de quoi nourrir leur propre stratégie de développement. Des séjours de découverte baptisés learning expedition qui ont la cote auprès des grandes entreprises mais séduisent aussi des dirigeants de PME.
Learning expedition : bien définir ses objectifs
Organisés soit par des institutions, comme Bpifrance ou par des sociétés spécialisées, ces voyages d’affaires d’un nouveau genre mêlent généralement visites de salons ou de lieux d’innovation avec des rencontres d’entrepreneurs précurseurs dans leur domaine. « Autant de moyens de prendre de la hauteur et d’ouvrir le champ des possibles », observe Alexandra Gauthier-Point, fondatrice de Lex Hub, une agence spécialisée dans l’organisation de learning expedition sur-mesure. Les objectifs ? Il peut s’agir de vérifier la pertinence d’un projet d’implantation d’un nouveau pays, de valider un plan d’action marketing, de faire évoluer ses canaux de distribution ou encore de s’inspirer de nouveaux modes de management.
Mais il peut aussi simplement être l’occasion de découvrir des pratiques innovantes dans son secteur d’activité ou de s’imprégner d’un état d’esprit différent. Certaines destinations sont en effet connues pour avoir une longueur d’avance dans des domaines particuliers et peuvent constituer des sources d’inspiration pour adapter sa stratégie
Exemples ? New York pour le retail, la finance et marketing, la Silicon Valley pour la technologie ou encore les pays nordiques pour le management.
Gare à l’effet « colonie de vacances »
Pour profiter à plein de ces voyages d’inspiration, quelques conditions s’imposent. « D’abord, il faut s’assurer que le programme est suffisamment dense », conseille Alexandra Gauthier-Point. En clair, mieux vaut éviter les learning expeditions proposant trop de temps libre pour les visites culturelles et le shopping. « Dans celles que nous proposons, même le moment du dîner est mis à profit : après le débriefing quotidien, il donne la possibilité aux participants d’échanger leurs réflexions sur les rencontres et les découvertes du jour », explique Alexandra Gauthier-Point. Le nombre de participants a aussi son importance : au-delà d’une vingtaine de personnes, il est difficile d’avoir des discussions poussées avec les experts rencontrés. Autre impératif : s’assurer que les domaines d’expertise des interlocuteurs retenus est bien résonance avec ses propres problématiques. Derniers points de vigilance, les tarifs qui, pour des prestations identiques, varient sensiblement d’un prestataire à l’autre, et la logistique. Comptez entre 5000 et 7000 € en all inclusive pour un voyage d’une dizaine de jours aux États-Unis et, entre 2000 et 4000 €, en Europe pour durée identique. Pour profiter à plein de l’expérience, mieux vaut opter pour une agence prenant en charge tous les aspects du séjour.