Faire appel au financement participatif pour trouver des fonds ? C’est une bonne idée qui se prépare plusieurs mois en amont… avec l’aide d’un expert.
Plutôt que de solliciter leur banque, de plus en plus d’entreprises font appel aux plateformes de financement participatif ou « crowdfunding » pour financer leurs projets. Mais toutes les collectes ne réussissent pas. Pour atteindre son objectif, il ne faut donc pas hésiter à solliciter de l’aide. « Les cabinets d’expertise comptable peuvent accompagner les entreprises pour les aider à choisir le type de collecte, établir le budget à viser mais aussi préparer la communication », souligne Aurélien Magnin, consultant en stratégie dans le groupe MG. Le groupement France Défi, auquel il appartient, a d’ailleurs signé un partenariat avec Kiss Kiss Bank Bank Technologies, leader européen du financement participatif, pour accompagner les entreprises dans leurs collectes. Car une campagne de crowdfunding, cela se prépare.
Choisir sa plateforme de crowdfunding
En fonction de son projet, il importe d’abord de viser le bon type de crowdfunding. « Le don en échange de contreparties s’adresse plutôt aux sociétés qui ont un projet créatif, innovant, culturel, solidaire. Dans le financement sous forme de capital, les plateformes vont plutôt chercher des sociétés à fort potentiel de croissance, des start-up ou des PME innovantes. Enfin le prêt s’adresse plutôt aux entreprises déjà rentables avec un projet de développement », explique Nicolas de Feraudy, responsable de développement pour Lendopolis.
Passer la sélection
La plupart des plateformes effectuent une sélection des projets. « Généralement les plateformes de dons ne vont pas rejeter un projet mais plutôt donner des conseils pour l’améliorer. En revanche, la sélection est plus forte sur les plateformes de prêts », explique Aurélien Magnin. Il faut alors démontrer la capacité de l’entreprise à rembourser son emprunt en fournissant ses dernières liasses fiscales mais aussi éventuellement un prévisionnel financier. De même pour un crowdfunding en capital, il faut fournir un business plan et démontrer le potentiel de retour sur investissement. D’où l’intérêt de préparer son dossier avec un expert-comptable.
Déterminer l’objectif de la collecte
« Les collectes fonctionnent sur le principe du tout ou rien : si l’on obtient un peu moins que l’objectif annoncé, on ne récupère pas l’argent », prévient Aurélien Magnin. Il faut donc fixer le montant de sa collecte de manière stratégique. Il doit tenir compte d’abord du nombre de participants que l’on peut espérer dans son cercle de connaissance. Ces proches sont en effet les principaux contributeurs notamment en matière de dons. « Il faut préparer un bilan financier de sa campagne, tenir compte notamment de la production et de la livraison des contreparties promises, des commissions prises par les plateformes, mais aussi éventuellement des frais liés à la communication », souligne le spécialiste.
Soigner la présentation de sa campagne
La mise en ligne d’une campagne suppose de prêter un soin particulier à la présentation de son projet pour se faire remarquer. La page de présentation doit comprendre des éléments sur le ou les porteurs de projet, une présentation de l’entreprise, du projet en lui-même, mais aussi sur les aspects financiers et les contreparties s’il y en a. Utiliser la vidéo est devenue la norme. « On peut très bien la faire soi-même ou faire appel à des professionnels. L’important c’est que le message parle au grand public », conseille Aurélien Magnin.
Anticiper la communication
La réussite d’une collecte repose d’abord sur la capacité du porteur de projet à mobiliser ses proches pour participer ou relayer sa campagne. « Il faut lister en amont toutes les personnes que l’on va contacter, identifier les blogs et les relais presse que l’on pourra solliciter, les canaux utilisés et préparer les messages d’information et de relance. En fonction de l’ambition de la collecte et de son caractère international, il peut aussi être judicieux de faire appel à une agence de communication », détaille Aurélien Magnin. Un travail qui suppose du temps avant et pendant la collecte. Si les campagnes durent généralement de quelques mois en dons ou en capital à seulement quelques jours pour le prêt, c’est souvent plusieurs mois en amont que l’on doit les préparer.