L’entrepreneuriat engagé, lorsqu’il se matérialise concrètement, présente des atouts pour lever des fonds et en cas de revente de l’entreprise.
Une entreprise formellement engagée dans une démarche d’amélioration et de prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dispose d’un certain nombre d’atouts face aux investisseurs. La dernière cartographie réalisée par France Digitale, Bpifrance Le Hub et le Mouvement Impact France montre par exemple que les quelque 1 150 startups à impact ont levé près de 10 milliards d’euros depuis leur création. Les plus grandes levées de fonds réalisées en 2023 dans la French Tech se trouvent d’ailleurs au sein de cette population de startups dont 82 % ont obtenu au moins un label ou un statut pérennisant leur engagement (société à mission, agrément ESUS, label BCorp…).
Entrepreneuriat engagé : une information crédible
En renforçant la gouvernance et en offrant un cadre adapté à la poursuite d’objectifs sociaux et environnementaux, la qualité d’entreprise à mission offre des garanties à toutes les parties prenantes de l’entreprise : salariés, fournisseurs, clients, actionnaires et investisseurs. Pour ces derniers, la mission peut agir comme un « moyen de fiabiliser l’impact » en réduisant l’écart entre l’impact projeté au moment de l’investissement et l’impact effectivement réalisé, est-il souligné dans un rapport publié par le Forum pour l’investissement responsable (FIR).
Selon le FIR, la réduction du différentiel entre impact projeté et impact réalisé passe par trois voies. La qualité de société à mission est tout d’abord un engagement de long terme à valeur statutaire qui permet à l’investisseur de dialoguer sur la trajectoire d’impact. Par ailleurs, l’information relative aux objectifs sociaux et environnementaux est accessible et crédible : le comité de mission doit rendre un rapport annuel et les sociétés à mission sont périodiquement soumises à un contrôle par un organisme tiers indépendant (tous les deux ou trois ans selon la taille de l’entreprise). Enfin, la mission et le comité de mission permettent de réaligner la stratégie en cas d’aléas, ce qui offre à l’entreprise un meilleur contrôle de sa trajectoire par rapport aux objectifs d’impact.
La taxonomie verte pour mieux orienter les investissements
La qualité de société à mission (ou un autre engagement formel) présente d’autant plus d’atouts face aux investisseurs que le cadre évolue au niveau européen pour mieux flécher les investissements. L’Union européenne a en effet mis en place une taxonomie verte afin d’orienter les investissements vers les activités économiques les plus durables sur le plan environnemental. Les investisseurs ont donc besoin d’informations fiables concernant la durabilité des entreprises dans lesquelles ils comptent investir.
Un atout en cas de revente de l’entreprise
L’engagement d’une entreprise peut également se valoriser en cas de revente de la structure. En effet, l’engagement sur le long terme, le contrôle de la mission et la crédibilité de l’information sont autant d’atouts qui peuvent séduire de potentiels acquéreurs. Les entreprises engagées bénéficient d’ailleurs d’une longueur d’avance sur la réglementation en matière de publication d’information de durabilité. La directive européenne relative à la publication de ces informations (CSRD), qui s’applique dès l’exercice 2024 aux grandes entreprises, concernera les PME cotées à partir de 2026.