C’est un outil de recouvrement des créances, mais aussi une solution intéressante de financement qui peut intéresser bon nombre de chefs d’entreprise. « L’affacturage consiste à céder ses créances clients à un organisme, la société d’affacturage ou factor, qui va en assurer le recouvrement et se faire rémunérer pour cela. L’intérêt est de ne pas avoir à attendre l’échéance de ses factures et de mieux gérer ses besoins en trésorerie », explique Florence Rochon, expert-comptable associée chez Axens, membre du groupement France Défi.
Un ensemble de services apportés avec l’affacturage
En général, le factor propose tout un ensemble de services. Il gère tout d’abord le poste client de l’entreprise en assurant, de manière confidentielle ou non, l’encaissement des factures, les relances et le recouvrement. Il peut aussi offrir une assurance-crédit en endossant le risque d’impayés. « Si ce n’est pas le cas, on peut aller chercher une assurance-crédit ailleurs », souligne Thibaut Robet, associé du groupe Châteaudun, un courtier spécialisé en affacturage. En outre, en contrepartie de la cession des créances, le factor permet à l’entreprise de bénéficier d’avances de trésorerie sur tout ou partie de ses factures. « C’est aujourd’hui le financement à court terme le moins cher qui existe », assure le spécialiste. Généralement proposé par des filiales de banques, l’affacturage présente en effet l’avantage pour elles d’offrir à travers les factures une garantie à leur financement. Le coût de ce service dépend de la taille de l’entreprise, du montant de factures confié au factor et de la qualité des clients de l’entreprise. Il comprend à la fois une commission d’affacturage, calculée sur le montant des créances cédées, et une commission de financement sur les avances de trésoreries consenties. « Pour les PME réalisant entre 2 et 30 millions de chiffre d’affaires, la commission d’affacturage va être autour de 0,5 % et le taux de financement égal au taux Euribor 3 mois, actuellement proche de zéro, plus 1,5 % », illustre Thibaut Robert.
Évaluer la rentabilité du service
« C’est un coût qu’il faut mettre en balance avec les agios que l’on pourrait payer en cas de découverts bancaires. Il faut aussi prendre en compte le fait que cela permet de libérer du temps de recouvrement en interne », estime Florence Rochon.
Ouvert à toutes les entreprises travaillant en BtoB, l’affacturage offre des conditions plus ou moins avantageuses en fonction de leur clientèle. « Tout le poste client ne peut être financé par le factor », prévient l’expert-comptable.
Avant d’y avoir recours, une bonne analyse de ses besoins de financement est nécessaire pour déterminer l’intérêt de l’affacturage et le volume de créances que l’on souhaite céder.
« Il faut aussi s’assurer que son activité est compatible avec le factor auquel on veut avoir recours. Tous n’analysent pas le risque de la même façon et n’offrent pas les mêmes conditions de financement», conseille Thibaut Robert. Avant d’accepter le service d’affacturage proposé par sa banque, mieux vaut donc se renseigner sur les possibilités offertes ailleurs pour tirer le bénéfice maximal de l’utilisation de cet outil.