Encore une aberration ? Avec la politique de taux négatifs pratiquée par l’Europe ou le Japon, les grands de ce monde sont payés pour emprunter.
Résultat, le poids et le prix de leur dette s’allégeant, et la demande des investisseurs en quête effrénée de sécurité croissant (paradoxe des temps), les émissions obligataires à taux bas voire négatifs se multiplient avec succès. Il s’agirait même selon l’expression du magazine l’Express d’une nouvelle « ruée vers l’or ».
Taux négatifs : les PME laissées pour compte
Pourtant, les petits doivent s’acquitter de taux allant de 1,5% (bien négocié pour un projet immobilier) à 6 % (pour un projet de développement), sous réserve qu’ils trouvent un prêteur… car malgré toutes les bonnes intentions de la banque centrale, les PME ont toujours des difficultés à convaincre les banques. Et, à part les plateformes collaboratives, il n’existe toujours aucun marché obligataire qui leur soit ouvert.
Parallèlement, les exemples d’établissements bancaires décidant de taxer les dépôts se multiplient. Et il ne serait pas étonnant que les comptes des PMEs soient prochainement ciblés. Une mesure sans doute assez facile à prendre puisque nous n’avons pas toujours la force et les arguments pour résister. D’ailleurs, les tarifs bancaires réservés aux PMEs et aux pros attestent bien du fait que les banques nous prennent pour des poules aux œufs d’or.
Forcément, nos difficultés, nos dépôts de bilan ou nos délocalisations font bien moins de bruit que ceux des géants… Seulement, le maillage que nous constituons est le véritable terreau sain de notre économie et de l’emploi. Banquiers et investisseurs, préservez l’écosystème qui est aussi le vôtre ! Et pour cela, traitez-nous comme des grands, à tous les étages.