Optimiser le besoin en fonds de roulement permet aux entreprises de sécuriser leur trésorerie, un enjeu particulièrement important en période d’incertitudes.
Bien gérer son besoin en fonds de roulement (BFR) est essentiel pour assurer la stabilité financière d’une entreprise. Ce montant, qui couvre le décalage entre les dépenses et les recettes, doit être suffisant pour éviter des problèmes de trésorerie. En période d’incertitudes économiques et politiques, optimiser son BFR devient plus important que jamais. « Ces derniers mois ont été complexes pour de nombreuses structures, notamment dans le bâtiment et le commerce de détail. L’inflation a durement touché les entreprises en BtoC, qui ne peuvent pas toujours répercuter cette hausse sur leurs clients finaux », explique Fabien Meret, expert-comptable au cabinet Bidault Richard et associés, membre du groupement France Défi.
Deux axes principaux
Optimiser son BFR repose sur deux axes principaux : réduire les stocks au minimum et bien gérer les créances clients. « La clé est de gérer son stock au plus juste pour éviter les immobilisations d’argent inutiles, en le faisant tourner régulièrement et en évitant le surstockage, sauf en cas d’opportunité d’achat avantageuse », explique Fabien Meret. Du côté des créances, demander un acompte et automatiser les relances peut accélérer les paiements. Il est également possible de recourir à l’affacturage, qui permet de céder ses créances clients à une société dédiée pour obtenir un financement anticipé. Quant à la facturation électronique, si elle ne résout pas les retards de paiement, elle garantit que le client ne puisse contester la réception de la facture.
Lorsqu’une entreprise est reprise ou créée, l’idéal est de prévoir le financement du besoin en fonds de roulement dans le prêt d’achat de la société ou dans le prêt initial destiné à la création.
Fabien Meret appelle à la vigilance lorsqu’il s’agit de collaborer avec des collectivités territoriales car celles-ci accusent fréquemment des retards de paiement. « En théorie, des intérêts moratoires sont automatiquement dus lorsque les délais sont dépassés, mais, dans les faits, cela ne fonctionne pas ainsi. Les entreprises hésitent souvent à les réclamer de peur de nuire à leur collaboration future avec ces acteurs publics », explique-t-il. Optimiser son BFR peut aussi passer par la négociation de délais de paiement supplémentaires auprès des fournisseurs. « La marge de manœuvre est limitée car la loi encadre strictement ces délais à un maximum de 60 jours après l’émission de la facture », rappelle l’expert-comptable.
Une anticipation bienvenue
Lorsque les leviers d’optimisation du BFR atteignent leurs limites, notamment en période de croissance rapide, le recours à des financements devient incontournable. « Les deux principales solutions sont l’injection de fonds, via un apport en capital social ou un apport en compte courant d’associé, et le recours à un emprunt bancaire », explique Fabien Meret. « Lorsqu’une entreprise est reprise ou créée, l’idéal est de prévoir le financement du besoin en fonds de roulement dans le prêt d’achat de la société ou dans le prêt initial destiné à la création », recommande-t-il. Des alternatives pour financer le besoin en fonds de roulement existent, comme le découvert bancaire ou les billets de trésorerie, mais elles restent temporaires et peuvent être interrompues à tout moment, avertit-il.