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Trésorerie : vices et vertus de l’affacturage

Publié le jeudi 2 janvier 2025 à 13h09
Par Anne-Laure Grosmolard, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Stratégie d’entreprise Financement Trésorerie : vices et vertus de l’affacturage

Transférer ses créances à un organisme tiers qui s’occupera de leurs encaissement et restitution, c’est le principe de l’affacturage. Un bon moyen pour une entreprise de veiller à disposer d’un fonds constant de trésorerie. Qui a toutefois ses limites.

Les délais de paiement compliquent parfois la trésorerie des entreprises. Pour les réduire et disposer d’une avance, ces dernières peuvent avoir recours à l’affacturage, aussi appelé factoring en anglais. « L’idée, c’est de transférer tout ou partie de ses créances à un organisme extérieur, dit factor ou affactureur, qui s’occupera lui-même de leur recouvrement. Une solution de financement court terme appréciable », introduit Philippe Guermeur, dirigeant du cabinet d’expertise comptable Gadras et associés, membre de France Défi.

 

En échange, l’affactureur touchera une commission, pour la gestion des créances cédées, le plus souvent calculée en pourcentage du montant global des factures soumises. Mais certains organismes appliquent parfois un forfait, surtout pour les TPE et PME. « À cela s’ajoute aussi un dépôt de garantie destiné à couvrir les éventuels impayés », ajoute Philippe Guermeur.

Une sous-traitance appréciable

Outre l’avance en trésorerie que cela représente pour l’entreprise, celle-ci se décharge également de la gestion du recouvrement, parfois complexe, et des possibles relances et contentieux. « Quand le dirigeant n’a pas le back-office dédié, cette sous-traitance peut s’avérer précieuse », argumente Philippe Guermeur.

Pour autant, alerte l’expert-comptable, cette solution n’est pas toujours la meilleure pour une entreprise. Déjà, il faut savoir que l’affactureur peut exiger un montant minimal de créances et s’assurera de la qualité du ou des créanciers impliqués. « Bien entendu, cet organisme fera en sorte de limiter un maximum son risque », prévient Philippe Guermeur.

Développement, croissance, durée du cycle de production… Selon les circonstances, les besoins diffèrent et peuvent trouver des solutions de financement aussi variées.

Philippe Guermeur

Ensuite, l’avance de trésorerie donnée à l’entreprise est partielle puisque amputée des frais d’affacturage et du dépôt de garantie. « Ces frais peuvent notamment s’avérer très importants si l’entreprise cède un grand nombre de petites factures, car le traitement administratif est colossal. L’affacturage n’est donc pas toujours la solution idéale » puisqu’il suppose un coût qu’il ne faut pas négliger. Surtout si la totalité des créances ne sont, au final, pas recouvrées. « L’affactureur les restituera alors à l’entreprise qui les lui a confiées », indique Philippe Guermeur. Et se rétribuera en sus via le dépôt de garantie.

Bien identifier son problème de trésorerie

Selon l’expert-comptable, il est donc nécessaire, avant d’envisager l’affacturage, que le dirigeant identifie correctement son problème de trésorerie. « Développement, croissance, durée du cycle de production… Selon les circonstances, les besoins diffèrent et peuvent trouver des solutions de financement aussi variées. » Le financement de la balance en est un exemple. « Plus souple, il est notamment plus adapté aux entreprises qui ont un grand nombre de comptes clients et un volume élevé de factures, commente Philippe Guermeur. Il permet notamment à l’entreprise de garder la gestion de sa relation commerciale et du poste client. »