Identifier ses faiblesses, se comparer à la concurrence, juger de l’évolution de sa société : les finalités du bilan et du compte de résultat sont nombreuses. Focus sur ces documents indispensables au dirigeant.
Obligatoire, l’établissement du bilan et du compte de résultat fournit au chef d’entreprise de précieux outils pour éclairer ses décisions de gestion. « Le bilan est une photographie de l’entreprise qui présente tout ce qu’elle possède, l’actif, et tout ce qu’elle doit, le passif, à un moment donné », explique Frédéric Tritz, du cabinet Franiatte, membre du groupement France Défi. Il se présente de haut en bas, déroulant les actifs et passifs du long terme vers le court terme. « Le compte de résultat lui, est l’équivalent d’un film qui retrace sur une période donnée tout ce qui est entré et sorti de l’entreprise », complète l’expert-comptable. Il met en regard ses charges, les dépenses, et ses produits, les ressources, structurés en trois parties : ceux qui se rapportent à l’exploitation, les aspects financiers et les éléments exceptionnels.
Compte de résultat : un outil de pilotage
Ce document permet de comprendre comment se construit le résultat de l’entreprise et d’identifier ses éventuelles faiblesses. « Il est la base de calcul des seuils intermédiaires de gestion », souligne Frédéric Tritz. On peut ainsi calculer la marge commerciale, qui est le premier ratio financier d’exploitation à analyser ou le ratio résultat sur chiffre d’affaires, qui démontre la rentabilité de l’entreprise. Le bilan apporte aussi des indications stratégiques : en cas de stocks important à son actif, il peut être judicieux de s’interroger sur l’adéquation entre ses produits et le marché ou sur la nécessité de travailler à flux tendu pour ne pas mobiliser trop de trésorerie. Si les créances clients sont importantes, ce peut être le signe qu’il faut renforcer les relances ou revoir ses conditions de paiements.
Informations financières
Le bilan renseigne également sur le taux d’endettement et le montant des capitaux propres de l’entreprise. « C’est un point important que vont surveiller les banquiers, parce qu’il démontre la solidité financière de l’entreprise. Les capitaux propres doivent représenter plus de la moitié de son capital », souligne le spécialiste. Le bilan présente également un élément essentiel : la trésorerie. A l’actif si elle est positive, ou au passif si elle est négative. Elle témoigne de la capacité à tenir le coup en cas d’imprévu : c’est la puissance de l’entreprise.
Instrument de comparaison
Avec le compte de résultat, les experts-comptables fournissent généralement des éléments pour comparer les performances de l’entreprise à celles d’autres structures exerçant la même activité. De quoi se situer par rapport à la concurrence « On va par exemple comparer la marge commerciale et le ratio masse salariale sur chiffre d’affaires avec ceux d’autres entreprises du secteur », explique Frédéric Tritz.
Indicateurs de suivi
Comparant au minimum deux années d’exercice, le compte de résultat reflète aussi l’évolution de l’entreprise. « Lorsque l’historique montre une augmentation des frais généraux, cela peut permettre d’identifier des sources d’économies par exemple en renégociant des contrats d’assurances ou de téléphone », détaille l’expert-comptable. Son analyse permet aussi d’identifier les indicateurs à suivre plus régulièrement. « On peut ensuite établir un tableau de bord avec par exemple l’évolution du chiffre d’affaires, de la marge et de la masse salariale, que l’on va surveiller à minima tous les mois », conseille Frédéric Tritz. Un bon moyen d’éviter les dérapages et de vérifier l’efficacité de sa stratégie.