Depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup d’entreprises et de salariés souhaitent être présents, financièrement mais aussi humainement, pour les victimes. Les dons pour l’Ukraine sont facilités par des dispositifs de l’État ou de grandes organisations caritatives.
« Aujourd’hui la Fondation de France est le premier relais d’engagement du mécénat de l’entreprise en France », précise Frédéric Théret, le directeur du développement de l’organisation. Depuis la fin du mois de février, il est submergé par les élans de générosité de particuliers, mais aussi d’entreprises. « Nous abritons déjà les actions philanthropiques de 150 sociétés à travers des fonds d’utilité créés par des PME ou des grandes entreprises. Mais à côté de cela, nous intervenons sur des crises majeures, comme dans le cas de la guerre en Ukraine, et nous permettons à toute entreprise d’agir en soutenant nos projets, à travers un programme, en associant ses collaborateurs et même ses clients. »
Concrétiser ses engagements sociétaux
Mais si des particuliers se mobilisent, les employeurs peuvent aussi accompagner cet élan en faisant des dons pour l’Ukraine. « Dans le cadre d’une crise comme en Ukraine, on est dans une crise d’intervention sur place et dans les pays frontaliers. » Alors que beaucoup de Français ont été tentés de donner de la nourriture ou des vêtements, notre expert rappelle que l’urgence est ailleurs: « Même pour le matériel, il y a des pays frontaliers très bien achalandés en matériel et où les coûts sont moins importants. L’aide dont on a besoin est vraiment financière pour permettre à l’action humanitaire de se déployer sur place le mieux possible. » Avec son réseau d’associations partenaires très bien structuré dans les pays frontaliers, en Pologne, Slovaquie, en Hongrie ou en Moldavie, et directement sur le sol ukrainien, la Fondation peut ventiler l’argent au jour le jour là où il est le plus utile.
À chacun de définir ses engagements sociétaux et les moyens de les remplir.
Pour fédérer ses salariés, plusieurs options sont possibles. Il y a une formule qui consiste pour l’employeur, quand un salarié fait un don, d’abonder la même somme.
Mais chaque entreprise peut imaginer son propre programme. « À l’approche des congés à solder avant fin mai, il y a une autre option qui consiste à donner un jour de congé plutôt que de le prendre ou de le perdre. L’entreprise reverse alors le montant du salaire journalier, quel que soit le poste concerné. »
Dons pour l’Ukraine: des dispositifs mis en place par l’État
Plusieurs accompagnements sont possibles, y compris au niveau de l’État, auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE). Le Fonds de Concours Entreprises demeure ainsi l’unique outil de l’État donnant la possibilité aux entreprises de répondre aux situations d’urgence à l’étranger.
« Grâce à ce fonds, les contributions financières recueillies permettront à l’État, en complément des actions déjà mises en œuvre, d’acheter des matériels de première urgence adaptés aux besoins des populations victimes et de les acheminer, et de conduire des actions en matière d’aide humanitaire d’urgence avec des partenaires sélectionnés », explique la secrétaire d’Etat Sarah El Haïry dans une tribune récente. Concrètement, ce fonds répond à une triple exigence : la garantie que les donations seront confiées à des experts de l’aide humanitaire d’urgence, qu’ils seront utilisés avec pertinence au sein d’une réponses française coordonnée, avec une promesse de traçabilité.
Les CCI proposent elles aussi des moyens d’action à destination des entreprises, c’est le cas notamment de la CCI Hauts-de-France ou de la CCI Côtes d’Armor. Des informations sont disponibles sur les sites de chaque CCI.