Les exosquelettes et nouvelles technologies d’assistance physique permettent de réduire la pénibilité au travail. Cependant, leur mise en place doit être bien réfléchie.
Depuis quelques mois, 140 exosquelettes « bras en l’air » équipent les ateliers de maintenance RER et tramways de la RATP. Ils « permettent de réduire considérablement les contraintes physique sur les postes de travail des agents de maintenance », assure la régie. Dans le BTP aussi, des entreprises investissent dans des exosquelettes.
Ces appareils, motorisés ou non, qui se fixent sur le corps des travailleurs, appartiennent avec les robots mobiles ou collaboratifs à la famille des nouvelles technologies d’assistance physique. Elles ont pour objectif de réduire les efforts ou la fatigue musculaire dans certaines situations de travail et ainsi notamment de limiter les troubles musculo-squelettiques.
Mais leur intégration doit être mûrement réfléchie. À la RATP, le projet a pris 4 ans. La maturité de ces nouvelles technologies « n’est pas toujours stabilisée et les effets sur la santé et la sécurité des salariés doivent faire l’objet d’une attention particulière », souligne ainsi l’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Pour aider les entreprises à mener à bien ce type de projet, l’Institut a publié durant l’été 2024 une brochure de repères méthodologiques.
Analyser les besoins
Il propose ainsi une démarche en quatre étapes : l’identification du besoin, le choix de la nouvelle technologie, son intégration et le suivi de cette intégration. Il importe d’abord de « statuer, en lien avec la prévention des risques professionnels, sur la nécessité ou non de recourir à ces technologies », rappelle l’INRS. Pour cela, une analyse globale de la situation de travail doit être menée, en impliquant les différents services de l’entreprise impactés par le projet, et en s’attardant notamment sur l’analyse de la charge physique de travail et de ses contraintes. Cela doit permettre de caractériser les besoins, « en identifiant les composantes de l’activité à soulager et, in fine, les apports attendus de la technologies ».
Pour la choisir, l’INRS recommande de rédiger un cahier des charges et rappelle l’importance du dialogue avec les différentes parties prenantes du projet. L’échange avec les futurs utilisateurs doit ainsi permettre « d’anticiper les impacts de l’introduction de la nouvelle technologie sur l’ensemble des éléments constituant la situation de travail ». Il doit aussi servir à la définition des modalités de formation des futurs utilisateurs.
Savoir renoncer à une technologie inadaptée
Une fois la technologie choisie, différentes phases de tests peuvent être menées, en s’approchant de plus en plus de la situation réelle de travail. Il s’agit alors d’évaluer la technologie et d’identifier les points positifs mais aussi ceux qui posent problème. « Si malgré les corrections, les évaluations ne sont pas concluantes, alors le projet d’intégration peut soit s’arrêter, soit continuer en s’orientant vers d’autres technologies », rappelle l’Institut. Il faut savoir abandonner un projet d’intégration lorsque la technologie retenue se révèle mal adaptée.
Une fois la technologie mise en place, un suivi doit être organisé. Il s’agit de pouvoir tenir compte de l’évolution des situations de travail et de se montrer aux éventuelles gênes physiques qui pourraient apparaître, comme au ressenti des utilisateurs de la technologie.