À la faveur d’aides financières de l’État et d’avantages fiscaux, les voitures électriques se font une place croissante dans les flottes automobiles des entreprises.
Alors que le marché de l’automobile a connu une année 2021 morose, les ventes de voitures électriques ont atteint des sommets avec une part de marché de 9,8% (+45,6% en un an). Un marché tiré notamment par l’achat de véhicules électriques par les entreprises. « La question est de plus en plus fréquente », souligne Damien Decroocq, associé du cabinet Capteam, membre du groupement France Défi. « En comparaison, il y a cinq ans, passer d’un thermique à un électrique n’était pas forcément avantageux. Aujourd’hui, à la faveur des aides mises en place et d’une fiscalité incitative, la question se pose. »
La prime aux véhicules moins polluants
Prime à la conversion, bonus écologique, exonération des frais de carte grise selon les Régions… les aides financières en faveur de l’achat d’un véhicule électrique restent nombreuses. Les entreprises continuent de bénéficier d’un bonus écologique de 27% du prix TTC plafonné à 4000 euros d’aides jusqu’à la fin du premier semestre 2022 pour l’achat d’un véhicule électrique inférieur à 45 000 euros (1000 euros pour un hybride rechargeable).
À partir du 1er juillet, ce bonus passera à 3000 euros et sera supprimé pour les hybrides rechargeables. Un coup de pouce cumulable avec la prime à la conversion, reconduite en 2022, soit 2500 euros pour un véhicule électrique ou hybride rechargeable (moins de 50 g/km et plus de 50 km d’autonomie) dont le prix est inférieur à 60 000 euros.
Voitures électriques : plus d’avantages pour les grosses cylindrées
L’un des autres avantages du tout électrique est l’exonération des voitures 100% électriques et hybrides (émettant moins de 60 g/km de CO2) de taxe annuelle sur les véhicules de société (TVS).
Si au 1er janvier 2022, la TVS a été remplacée par deux taxes, correspondant aux deux actuels tarifs qui la composent, le principe reste le même : plus le taux d’émission de CO2 du véhicule augmente, plus le coût est important. « Passer à l’électrique est particulièrement avantageux pour les grosses cylindrées, frappées de règles dissuasives. La TVS sur les moteurs diesel peut rapidement atteindre 3 000 euros auxquels il faut ajouter 4000 à 5000 euros de malus, note Damien Decroocq. Sur les plus petits véhicules, moins polluants, les entreprises peuvent encore avoir le choix. »
Un amortissement fiscal incitatif pour les voitures électriques
Alors que l’amortissement d’un véhicule thermique est plafonné à 18 300 euros, voire 9 900 euros pour les plus polluants (plus de 160 g de CO2/km), celui des véhicules électriques peut atteindre jusqu’à 30 000 euros (20 3000 euros pour un hybride rechargeable entre 20 et 50 g/km de CO2).
« À cela s’ajoute la possibilité sous certaines conditions d’amortir la batterie qui peut venir s’ajouter à la base fiscale. Quand on sait qu’une batterie peut coûter jusqu’à 15 000 euros, ce n’est pas négligeable », précise Damien Decroocq. Autre avantage fiscal : « Les titulaires de bénéfices non commerciaux (BNC) qui roulent en voiture électrique bénéficient d’une déduction majorée de 20% de leurs frais kilométriques. »
Réaliser une étude comparative entre plusieurs propositions
Certaines contraintes sont toutefois à prendre en compte. Le prix plus élevé, l’autonomie des batteries, le temps de charge ou la mise en place de bornes de recharge au sein de l’entreprise restent des freins à l’électrification des flottes.
Il est avant tout primordial de choisir un véhicule aux caractéristiques qui correspondent aux besoins de l’entreprise
À ce titre, le choix de passer à l’électrique s’anticipe. « II convient de bien se renseigner sur la fiscalité en amont et comparer plusieurs propositions sur la base du taux d’émission de CO2, précise Damien Decroocq. Les barèmes sont tellement complexes et diversifiés qu’il est difficile d’en faire une généralité. Une étude comparative doit être menée au cas par cas avec l’aide d’un expert-comptable pour calculer la déductibilité et l’amortissement possible. »
Au-delà des avantages fiscaux, la voiture électrique permettrait aussi de faire des économies. À l’heure où les prix à la pompe s’envolent, l’UFC-Que Choisir a mené une étude comparative sur les coûts de détention des véhicules. Ses conclusions : les modèles électriques, à l’exception des véhicules de grande taille, s’avèrent déjà plus rentables que les modèles thermiques sur le neuf comme sur l’occasion.