L’histoire bégaie… et ne parvient pas à choisir entre pouvoir de la réglementation et vertus de la liberté et de la responsabilisation du citoyen.
Actuellement, l’Europe comme l’Amérique de Donald Trump (même si leurs programmes diffèrent) s’emploient à faire sauter toutes les entraves à la libre concurrence et à la liberté d’entreprise. Et dans la version provisoire de son Rapport sur le développement dans le monde (RDM) 2019, c’est même la Banque mondiale qui appelle à une déréglementation du marché du travail pour un regain de croissance…
Nos professions du chiffre et du droit sont elles aussi sujettes à évolutions depuis quelques années. Objectifs : faciliter la vie de chacun, favoriser l’innovation, adapter nos pratiques aux opportunités digitales, alléger les charges obligatoires pesant sur les acteurs économiques…
S’il importe de ne pas s’arcbouter sur des acquis d’un autre âge, s’il est essentiel de prendre en compte les évolutions culturelles et sociétales et s’il est évident que nul ne doit profiter de monopoles indus, il s’avère crucial de préserver les fondamentaux. En effet, qui édictera et garantira la déontologie, le niveau minimal de compétence ? Comment prévenir les conflits d’intérêts ? Comment assurer le secret professionnel indispensable à de nombreuses missions ? Autrement dit : comment protéger le citoyen et le chef d’entreprise dans des domaines où ils n’ont souvent d’autre choix que de faire confiance… Qu’il s’agisse de droit, de chiffres ou bien sûr de santé.
Réglementer pour protéger
Alors que l’État français est déterminé à trancher, nombreux sont ceux, à travers le monde, à vouloir inverser la tendance. Derniers en date, pour l’anecdote, les agents européens qui appellent la Fifa à revenir sur la déréglementation de leur profession. Et, plus sérieusement, à l’heure de tous les dangers écologiques, les experts appellent unanimement les États à une réglementation stricte des activités humaines pour tenter de sauver notre vie sur la planète.