Rembourser d’un coup, sur plusieurs années ou reporter d’un an ? Pour les entreprises ayant souscrit un PGE, l’heure est à la décision. Le choix du remboursement du PGE dépend de leur situation.
Mis en place en mars 2020 pour soutenir les entreprises face à la crise sanitaire, le dispositif des prêts garantis par l’État (PGE) a fêté son premier anniversaire. Depuis la fin mars, le moment est donc venu pour de nombreuses entreprises de se positionner sur la manière dont elles souhaitent rembourser ce prêt, qui se caractérisait dès le départ par un différé d’amortissement d’un an.
Différentes options de remboursement du PGE
Certains ont déjà dû prendre une décision. Pour les autres, plusieurs options sont sur la table. « Elles peuvent procéder à un remboursement intégral ou partiel du PGE, l’amortir sur une période de deux à cinq ans, ou encore demander à bénéficier d’une année supplémentaire de différé d’amortissement », détaille Lionel Salembier, expert-comptable chez Audit Gestion Conseil et membre du groupement France Défi. Dans cette dernière option, le prêt, dont la durée maximale demeure pour le moment fixée à cinq ans, devra ensuite être remboursé sur une période plus courte, d’un à quatre ans.
La stratégie à suivre doit être adaptée à chaque entreprise. « Il faut se poser les bonnes questions », résume Lionel Salembier. Parmi elles, celle des perspectives de l’entreprise. Sa situation financière actuelle et ses ratios d’endettement entrent également en compte. Autre aspect à ne pas négliger : une possible hausse du besoin en fonds de roulement en cas de reprise rapide de l’activité.
Signaux au vert
Différents cas de figure se dégagent. « Certaines entreprises ont souscrit un PGE de précaution. Leur activité a été peu impactée, voire s’est parfois développée, elles ont de la trésorerie et des perspectives. Pour elles, la logique est plutôt de se désendetter et de rembourser », conseille Lionel Salembier.
La Fnac Darty a ainsi annoncé le remboursement intégral de son PGE. Toutefois, ce prêt peut aussi être mobilisé pour financer certains projets. « Des investissements comme le développement d’un site internet marchand, d’une marque ou d’une franchise peinent à trouver des financements bancaires. Le PGE peut être utilisé pour cela, en totalité ou partiellement », explique l’expert-comptable.
Rebond attendu
D’autres entreprises ont été impactées, mais conservent de bonnes perspectives de reprise et une trésorerie positive. « Ce peut être le cas dans les secteur de l’hôtellerie, café, restauration. On sait que ces entreprises vont retrouver de l’activité quand elles pourront rouvrir et elles bénéficient d’aides pour le moment », illustre le spécialiste. Dans cette situation, les modalités de reprise étant encore à définir, la prudence s’impose.
Mieux vaut essayer de prendre la période de remboursement la plus longue, soit 5 ans, sans forcément demander de report supplémentaire
Bien qu’attendu, le rebond pourrait être freiné par certaines difficultés. « Les restaurants devront par exemple réussir à remettre les équipes au travail après une longue période d’arrêt, tandis que l’on constate des tensions sur les matières premières dans certains secteurs », rappelle Lionel Salembier.
Flou sur l’activité
Cas plus délicat, celui des entreprises dont la trésorerie s’étiole alors que le flou persiste sur l’activité à venir implique une grande vigilance. C’est le cas pour certains dans l’événementiel, par exemple. « Il faut alors reporter le remboursement du PGE d’un an », tranche Lionel Salembier.
Un diagnostic s’impose pour déterminer le délai de survie de l’entreprise en fonction de ses frais fixes et de sa trésorerie. Le recours au chômage partiel et la négociation avec les créanciers peut contribuer à diminuer les charges. Selon les cas, le recours à des procédures de protection peut aussi s’imposer.
Un diagnostic de votre situation et la construction de différents scénarios permettront de définir la stratégie adaptée à votre entreprise. N’hésitez pas à vous tourner vers votre expert-comptable pour y parvenir.