Formalités de création de sociétés, rédaction de contrats de travail, mise en relation avec un avocat… La gamme des services proposés par les legaltech ne cessent de s’élargir. Avec la promesse de réduire les coûts des prestations juridiques.
En 2017, on dénombrait déjà 75 sociétés de legaltech en France. En un temps record, ces start-up spécialisées dans le droit ont investi de nombreux champs, jusqu’alors réservés aux professionnels du droit et du chiffre. Proposant des actes juridiques de base, elles visent en particulier les start-up et des petites entreprises.
Legaltech: des applis pour les entreprises
Une concurrence nouvelle qui a accéléré la transition numérique des professionnels du droit et du chiffre. Pour preuve, plusieurs barreaux hébergent désormais des incubateurs ! Et certains avocats se mettent au conseil juridique 3.0. À l’image de ceux qui ont rejoint le réseau rassemblé autour de l’appli « Call A Lawyer ». D’abord réservée aux particuliers, cette application, qui a pour but de simplifier la mise en relation avec un avocat, propose désormais un service dédié aux entreprises.
Son principe ? Donner accès à des avocats spécialisés et disponibles immédiatement, pour un échange de 20 minutes. Et pour un prix défiant toute concurrence : 16,67 € hors taxes pour un appel unique ou 69,90 € par mois pour un nombre d’appels illimités. Un produit d’appel, en quelque sorte, puisqu’une discussion de vingt minutes ne permet pas de solutionner des problèmes complexes. Pour l’avocat au bout du fil, il s’agit ensuite de transformer l’essai, en poursuivant l’échange lors d’un rendez-vous en face-à-face dans son cabinet, à un tarif plus habituel.
Des formalités juridiques simplifiées
Même simplicité d’accès avec le site Rocket Lawyer, dont le réseau JurisDéfi est partenaire, qui propose un abonnement premium offrant l’accès à un avocat pour une conversation de 30 minutes et à un accès illimité à une base de documents juridiques, le tout pour 39,90 €. Dans le domaine des formalités liées à la création et au développement d’une entreprise, les offres se multiplient. Ainsi, Captain Contrat propose d’établir, de façon automatisée en grande partie, les documents nécessaires à chaque phase de développement d’une entreprise, depuis les statuts jusqu’aux contrats de sous-traitance en passant par les contrats de travail. Ses tarifs, bien inférieurs à ceux d’un avocat, ont séduit 7 000 clients.
Les limites des legaltech
Des solutions attractives, mais qui peuvent montrer leurs limites. « Elles sont efficientes pour des questions de premier niveau et des situations standards, prévient Philippe Guermeur, associé dirigeant du cabinet d’expertise-comptable 3 G-Gadras, et président du groupement France Défi. Dans le cas de la création d’entreprise, dès lors qu’il y a plusieurs associés ou des clauses d’agréments particulières, il reste indispensable d’être conseillé par un spécialiste, pour éviter d’être mis en difficulté ». Le conseil, une mission sur laquelle les algorithmes ne pourront jamais concurrencer les professionnels du juridique.