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Risque sécheresse : les entreprises également concernées

Publié le lundi 9 décembre 2024 à 19h37
Par Laure Bergala, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Vie de l’entreprise Risque sécheresse : les entreprises également concernées

La sécheresse peut générer le retrait puis le gonflement des sols argileux qui provoque de graves fissures sur les bâtiments. Il est donc important de se renseigner sur ce risque climatique croissant et les mesures de prévention des locaux de l’entreprise.

C’est l’hiver ! Anticipons le risque sécheresse auquel les locaux d’entreprise peuvent être exposés si un temps trop sec succède à une saison très humide. Moins spectaculaire que l’inondation, la sécheresse est devenue un risque climatique préoccupant en France du fait de son corollaire, le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux (RGA) aussi appelé sécheresse géotechnique. L’alternance de périodes de sécheresse et de pluie fait se rétracter puis gonfler les sols, ce qui engendre des fissures sur les murs et les sols et des dommages structurels sur les fondations sur les bâtiments. Le nombre de sinistres explose actuellement. Si plus de 10 millions de maisons individuelles sont exposées, les locaux d’entreprises situés dans des zones argileuses le sont également.

Le dérèglement climatique amplifie le risque sécheresse, constaté dans un nombre croissant de régions. Aujourd’hui, 48 % du territoire métropolitain y est exposé avec un niveau « moyen ou fort », et 42 départements sont particulièrement concernés.

Faire réaliser une étude des sols

Se renseigner sur la vulnérabilité de vos bâtiments est donc important. Tout d’abord, des outils publics en ligne (Georisques, Risque maison climat RGA sur data.gouv…) permettent de voir si les locaux de l’entreprise sont localisés dans une zone exposée au RGA. Des expertises plus poussées (diagnostic RGA…) peuvent être effectuées sur le bâtiment.

Si vous devez créer votre entreprise, faire construire ou investir de nouveaux locaux, il importe d’être vigilant et de faire réaliser une étude des sols préalable. Cette étude géotechnique peut même être obligatoire dans les zones d’exposition moyenne ou forte à l’aléa RGA, en vertu de la loi Elan de 2020.

Diverses méthodes de prévention et de réparation

Si les bâtiments de l’entreprise se trouvent sur un sol argileux, des mesures de prévention peuvent être prises. Des recommandations existent pour prévenir les sinistres, proposées par les pouvoirs publics et par des assureurs : renforcement des fondations, adaptation des canalisations, maîtrise de la variation de la teneur en eau du terrain, aménagements concernant la végétation alentour…

 

Les mesures de prévention et de réparation font l’objet de recherches et ne font pas encore toutes consensus. Les techniques dites horizontales, barrières antiracines, géomembranes, terrasses périmétriques ou drain, sont jugées plus simples, moins coûteuses et plus efficaces que les techniques verticales comme les micropieux ou la résine par la Caisse centrale de réassurance (CCR) qui s’intéresse de près au phénomène. La sécheresse fait en effet partie des risques couverts par le régime Cat Nat dont la CCR est l’un des piliers.

Enfin, attention, en cas de sinistre lié au RGA, le parcours d’indemnisation peut s’avérer difficile. Les critères d’évaluation des causes des fissures sont complexes et les délais d’indemnisation souvent longs. Un décret du 3 décembre prévoit d’ailleurs de cadrer davantage les expertises des sinistres causés par la sécheresse dès janvier 2025.