Lorsqu’un salarié utilise son véhicule personnel pour des trajets professionnels, ces derniers doivent être couverts par une extension de son assurance ou un contrat spécifique souscrit par l’entreprise.
Déplacement chez un fournisseur, rendez-vous client, réunion inter-sites. Dans le cadre de leur travail, les salariés d’une entreprise peuvent être amenés à effectuer des déplacements, parfois en utilisant leur propre véhicule. Une telle situation n’est pas anodine en matière d’assurance et, si rien n’a été prévu, les conséquences peuvent être lourdes.
Votre salarié utilise son véhicule personnel : quelle responsabilité pour l’entreprise ?
« Lorsqu’un accident important se produit, avec des dégâts matériels et/ou humains, l’assurance du salarié va chercher à savoir s’il s’agissait d’un déplacement personnel ou professionnel, une catégorie qui recouvre les trajets entre le lieu de travail et un lieu de mission ou entre le domicile et un lieu de mission, mais pas les trajets domicile travail », explique Vincent Bergmann, expert-comptable chez Sercca Group, membre du groupement France Défi. Si le trajet a été effectué dans un cadre professionnel, mais que le salarié n’avait pas demandé à son assureur d’être couvert pour ce type de déplacement, ce dernier peut refuser de prendre en charge l’accident.
Surtout, « l’assureur peut rechercher la responsabilité du chef d’entreprise qui n’aurait pas vérifié que son salarié avait une assurance pour ses déplacements professionnels, prévient Vincent Bergmann. Le risque pour l’entreprise peut être lourd, même si, en général, l’assurance applique la règle proportionnelle, c’est-à-dire qu’elle couvrira une partie du sinistre et ira chercher la responsabilité du chef d’entreprise pour une autre part ». Cette part sera fonction de ce qu’aurait représenté le coût de la couverture complémentaire qu’aurait dû souscrire le salarié par rapport à sa prime d’assurance automobile « classique ».
Une possible extension d’assurance pour le collaborateur
Deux solutions peuvent être envisagées pour répondre à ce problème. D’abord, le collaborateur doit normalement avertir son assureur lorsqu’il utilise son propre véhicule pour un usage professionnel et doit souscrire une extension de garantie pour couvrir cet usage.
Il est alors de la responsabilité de l’entreprise de demander chaque année le justificatif de cette assurance à son salarié
En général, l’employeur prend en charge le surcoût que génère cette extension de garantie pour le collaborateur. Les sinistres survenant sur des trajets de travail sont alors couverts. « L’inconvénient réside dans le fait que le malus et la franchise sont supportés par le collaborateur », avertit Vincent Bergmann.
Un contrat souscrit par l’entreprise
L’autre option consiste pour l’entreprise à souscrire elle-même un contrat spécifique appelé « contrat d’assurance mission » ou « contrat mission fleet ». « Cela permet de couvrir l’ensemble de ses collaborateurs, sédentaires ou non, utilisant leur véhicule personnel pour leurs déplacements professionnels », détaille l’expert-comptable. En cas d’accident, l’assurance de l’entreprise prendra en charge les dommages causés aux tiers, mais aussi souvent ceux causés au véhicule du collaborateur.
Le coût de la prime est alors fonction du nombre de kilomètres parcourus chaque année par les salariés. « Cette solution simplifie la gestion administrative et évite de pénaliser le collaborateur en cas d’accident », souligne Vincent Bergmann. Il est en outre possible, via les différentes options complémentaires proposées par les différents assureurs, de personnaliser le contrat pour offrir plus de garanties aux salariés si c’est la volonté du chef d’entreprise.